JUNTE AU POUVOIR AU MALI : Lomé, la capitale de l’écoute et du conseil ?

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La tentative de putsch du 21 décembre dont vient d’être victime la junte, ce mois de décembre, a rappelé qu’il lui était interdit de dormir sur ses lauriers. En arrivant au pouvoir, les militaires étaient portés par une grande aspiration populaire. Plus de quatre mois après, ils bénéficient, toujours, d’un fort crédit au niveau de l’opinion, mais, le coup d’état raté est toutefois là pour montrer qu’au sein même de l’armée, il existe de profonds désaccords.

Ouverture d’une information judiciaire sur Boubou Cissé, le dernier premier ministre d’IBK (Ibrahim Boubacar Keita), par le procureur de la République de Bamako. Actuellement en fuite, Boubou Cissé évite la prison pour le moment, ce qui n’est pas le cas des autres complices, à savoir, l’artiste et chroniqueur radio, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, Vital Robert Diop, directeur général de la société PMU-Mali, Aguibou Macky Tall, président de l’Agefau, l’agence de gestion du Fonds d’accès universel, et Souleymane Kansaye….

Echappe actuellement à cette sentence, le secrétaire général de la présidence, Sékou Touré, du fait qu’il est ministre et donc jugeable par la seule haute cour de justice.

Vice-président de la transition, le colonel, Assimi Goita, a effectué au Togo une visite de travail de quarante-huit (48) heures, les 28 et 29 décembre 2020 (notre photo). Cette visite n’est pas le fait du hasard. Les 13 et 14 novembre passés, c’est le président de la transition du Mali, lui-même, le colonel, Bah N’Daw, qui avait effectué une visite de travail à Lomé, pendant laquelle le chronogramme de la junte nécessaire pour organiser les élections présidentielle et législatives, avait été évoqué. Le voyage des deux têtes de l’exécutif malien avait été préparé, en amont, par le chef de la diplomatie togolaise, le professeur, Robert Dussey, qui s’était rendu, à Bamako, les 19 et 20 octobre, pour prendre la température de la transition, deux mois, après leur putsch d’août 2020. Cela dit, en arrivant à Bamako une semaine juste après la tentative de putsch dont la tête pensante est sans doute, Boubou Cissé, il va sans dire que Assimi Goita est dans une situation d’écoute des précieux conseils que lui a prodigués le président togolais.

Contrairement à la Côte d’Ivoire dont le président, Alassane Ouattara, affiche une hostilité non déguisée à l’endroit des militaires au pouvoir à Bamako, le président du Togo, Faure Gnassingbé, lui, est dans une position d’écoute et semble disposé à les accompagner du mieux qu’il pourra jusqu’à la fin de la transition.

Cela dit, le président togolais reste d’une fermeté absolue à l’instar de la CEDEAO à toute prise de pouvoir par les voies autres que celles des urnes. Il conseille et œuvre avec les dirigeants maliens en faveur d’une transmission du pouvoir aux civils sur les principes énoncés dans le Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance auxquels le Togo souscrit entièrement.

La gestion du dossier des putschistes de décembre, étant d’ores et déjà maîtrisée, le pouvoir malien va continuer à remplir son cahier de charges défini sous l’égide de la CEDEAO en concertation avec elle, jusqu’à l’organisation d’élections présidentielle et législatives inclusives selon les délais communément acceptés par toutes les parties prenantes au jeu politique malien.

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