KENYA : Le tourisme à l’heure de la relance avec la suppression des visas par William Ruto

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Depuis le 14 juillet 2025, le Kenya n’exige plus de visa d’entrée touristique sur son territoire à 52 pays africains, ni à la majorité des nations caribéennes. En effet, tout Africain, exception faite des Somaliens et des Libyens, peut visiter le Kenya pendant 2 mois sans formalité particulière. Cette durée va jusqu’à six mois pour les ressortissants de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE). Si cette mesure gouvernementale est à applaudir, notamment, pour son impact en matière d’intégration régionale, elle arrive au pire des moments pour le secteur touristique local.

L’impopularité de William Ruto bat des records. Un an après, Ruto et son gouvernement,

sont encore plus critiqués qu’avant. A la différence que, cette fois, le fait déclencheur a été le décès d’un jeune Kényan lors d’une incarcération. 

Face à l’impunité décriée des hommes en tenue, qui semble être l’un des mots d’ordre du régime actuel de Nairobi, la jeunesse kényane a décidé d’envahir la rue. Souvent violents, du fait de l’autorisation donnée par William Ruto aux policiers de brutaliser toute personne impliquée dans ces manifestations populaires, les affrontements entre les deux camps occasionnent des pertes incalculables pour les entreprises locales, en termes de casse et de ventes, et font fuir les investisseurs étrangers, férus du calme propre au traditionnel climat des affaires.      

William Ruto signe la suppression des visas pour la presque totalité des pays africains afin de favoriser l’intégration africaine et relancer le tourisme.

Partant du fait qu’il est impensable qu’un touriste africain vienne séjourner dans un pays où règne l’instabilité, les autorités touristiques kényanes sont, de loin, les plus préoccupées, mais aussi, les plus impuissantes face à la situation. Elles font face à un problème majeur incarné en William Ruto, qui a perdu toute crédibilité à l’international, non seulement, avec ses kidnappings de dissidents pour entretenir ses accointances avec certains de ses homologues, mais également, avec la déstabilisation qu’il a montrée qu’il était capable de mener sans avoir froid aux yeux.

En moins d’un an, Ruto a complètement fait changer la perception mondiale du Kenya sur le plan humanitaire. Devenu un pays de non-droit, il faudra bien plus qu’une simple politique de frontières ouvertes pour permettre à l’industrie touristique de franchir la barre des 5.5 millions de visiteurs internationaux d’ici 2027 fixée par l’équipe gouvernante de l’entité étatique. Rarement on aura vu un chef d’Etat réussir à saboter aussi facilement les efforts de développement de son pays.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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