Le procès de Kunti K., accusé de multiples crimes contre l’humanité lors de la première guerre civile du Libéria, débutera le 10 octobre 2022 à Paris.

Interpellé en septembre 2018 par la police française dans la capitale suite à une plainte déposée contre lui par l’ONG Suisse, Civitas Maxima, Kunti K., qui est âgé de 48 ans et un ancien colonel de la faction armée, Mouvement uni de libération pour la démocratie au Libéria (ULIMO en anglais), devra s’expliquer sur sa participation présumée aux atrocités perpétrées sur le peuple Libérien entre 1989 et 1996, et repréhensibles sur le plan du droit humanitaire international.

Les faits reprochés, qui vont de la torture sur les civils à l’utilisation des enfants soldats, en passant par des viols et pillages, demeurent impunis près de 30 ans après qu’ils aient eu lieu, au plus grand dam des victimes, qui continuent d’attendre que justice soit faite.

En effet, le gouvernement du Libéria n’a jusqu’à ce jour entrepris aucune action contre les suspects de ces divers crimes. La faute, se murmure-t-il, à un manque de capacité juridique et/ou l’absence de volonté politique. 

Fort heureusement pour les nombreuses familles de victimes, les crimes évoqués sont suffisamment graves pour relever de la compétence universelle reconnue dans certaines nations comme la France, d’où la décision du Parquet de saisir la Cour d’assises de Paris, qui est compétente pour cette catégorie de crime.

Dans son plaidoyer, le procureur devra notamment démontrer à la Cour que les quatre exigences de la compétence universelle sont bel et bien remplies, à savoir :

– L’accusé doit avoir sa résidence habituelle en France

– Les crimes doivent être expressément codifiés dans l’Etat où ils ont été commis

– Les procureurs français doivent vérifier si une juridiction nationale ou internationale s’est déclarée compétente avant d’ouvrir une enquête

• Le « monopole de poursuite » permet au seul procureur de décider ou non d’ouvrir une enquête.

Paul Patrick Tédga.