LIONS INDOMPTABLES DU CAMEROUN : Patrick Mboma va-t-il suivre les pas d’Aliou Cissé et de Djamel Belmadi ?

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La Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) va-t-elle prendre le risque de mettre les supporters des Lions indomptables en colère, en nommant, un autre « sorcier blanc » à la tête des Lions indomptables ? Il faut dire que le nouveau président de la FECAFOOT, Seïdou Mbombo Njoya, marche sur des œufs, lui qui s’apprêterait, selon les rumeurs, à nommer un Non-Camerounais à la tête des Lions indomptables. Le ministre des Sports, le professeur, Narcisse Mouelle Kombi, est appelé à faire barrage à ce plan qui ne sert que les intérêts à court terme de quelques personnes.

Les Camerounais, de manière générale, avaient félicité le professeur, Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports, d’avoir pris la décision courageuse et souveraine de mettre fin au contrat des deux extra-terrestres néerlandais, Clarence Seedorf et Patrick Kluivert, comme sélectionneur et sélectionneur-adjoint des Lions indomptables, après la déconfiture à la CAN Egypte 2019. La décision du ministre n’avait pas beaucoup plu au sein de la FECAFOOT car le salaire des deux Néerlandais était divisé par deux, la deuxième moitié alimentant ceux qui avaient favorisé leur (surprenant) recrutement au Cameroun. C’était aussi le cas de leur prédécesseur, le Belge, Hugo Broos, qui avait gagné la CAN 2017 à Libreville, au Gabon. Broos avait été désigné sélectionneur alors que son nom ne figurait sur aucune liste de candidats à ce poste. Il se reposait tranquillement dans son village après son limogeage pour insuffisance de résultats au club algérien, Na Hussein Dey, quand il fut appelé à la tête des Lions. La quasi-totalité de tous ceux qu’on nomme « sorciers blancs » et qui atterrissent à la tête des Lions indomptables, souvent, à la surprise générale, partagent leur salaire avec certains responsables de football camerounais.

Ces « sorciers blancs » sont plus enclins à accepter de partager leurs salaires d’autant plus que, très souvent, ils étaient chômeurs, chez eux, avant d’être appelés comme sélectionneurs au Cameroun. D’autre part, les contrats signés par la FECAFOOT avec certains partenaires et sponsors comme les équipementiers, font la part belle au salaire des sélectionneurs, une part belle qu’on préfère partager avec les entraîneurs étrangers qu’avec les entraîneurs locaux.

Le Kanak, Antoine Kambouaré et l’Uruguayen, Gustavo Poyet, pour ne citer que ces deux-là, auraient été approchés par la FECAFOOT. Mais, les Camerounais plébiscitent, plutôt, leur compatriote, Patrick Mboma, bien qu’il n’affiche pas encore une grande expérience sur le banc (sur notre photo avec le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps au Centre national de football Clairefontaine). Il vient toutefois d’obtenir son diplôme d’entraîneur de troisième niveau, qui le rend apte à entraîneur une équipe nationale de football.

Patrick Mboma a gagné les CAN 2000 et 2002 en tant qu’avant-centre des Lions indomptables. C’est grâce à ses performances de buteur que les Camerounais avaient (quelque peu) oublié les prouesses de Roger Milla et de Jean Manga Onguéné. Ils voyaient en ce garçon leur digne successeur. C’est après la retraite de Patrick Mboma à la tête des Lions que Samuel Eto’o a pu briller dans toute sa plénitude, au poste d’avant-centre.

Outre le fait qu’il est Camerounais, Patrick Mboma connaît le football camerounais par cœur, les problèmes qui le minent et les solutions qui doivent lui être appliqués pour sa relance. Il n’est pas manipulable comme le serait un « sorcier blanc » qu’ on a enlevé de son chômage pour l’inviter à venir se prélasser sous le soleil chaud de la forêt équatoriale. Mboma ne serait donc pas influençable par les lobbys de la FECAFOOT.

Le professeur, Narcisse Mouelle Kombi, sera-t-il sensible à cette argumentation, lui a qui applaudit des deux mains le parcours phénoménal d’Aliou Cissé à la tête des Lions de la Teranga et de Djamel Belmadi à la tête des Fennecs d’Algérie ?

Nommé par le président, Paul Biya, pour assainir les milieux du sport camerounais, et plus précisément, ceux de la FECAFOOT, le ministre, Narcisse Mouelle Kombi, formateur de son état doit savoir promouvoir les produits du terroir. Il ne va pas enlever un étranger pour le remplacer par un autre étranger alors que les CV proposés par des locaux font autorité en la matière. Patrick Mboma mérite qu’on lui donne sa chance, toute sa chance, avec un contrat de longue période qui lui permettrait de jeter les bases définitives d’un football qui ferait, à nouveau, rêver les Camerounais. Même le meilleur footballeur africain (selon la FIFA) de tous les temps, Roger Milla, est de cet avis. Lui qui a déclaré, hier, chez nos confrères d’Africa Foot United, qu’il supportait, corps et âme, le dossier de Patrick Mboma comme celui de tout autre Camerounais qui candidaterait à ce poste :

« Qui a dit que pour être entraîneur, il faut à tout prix avoir fait une carrière avant ? Michel Platini a été entraîneur de l’équipe de France, il n’avait pas entraîné avant. Alain Giresse également a entraîné les Bleus alors qu’il n’avait jamais entraîné. Donc, je ne vois pas pourquoi on peut insinuer que parce que (Patrick) Mboma n’a pas encore entraîné une équipe, il ne mérite pas les Lions. Ça n’a rien à voir. Je demande à tous les Camerounais qui déposent leurs candidatures d’être des entraîneurs honnêtes, de ne pas céder aux pressions et de ne pas faire des compromis. C’est ça qui tue notre football. Il y en a qui sont tapis dans l’ombre, et qui vont exiger des commissions à l’entraîneur sous prétexte que c’est grâce à eux qu’il a été nommé. Par exemple, si on donne 20 millions de F CFA (30.000 euros) à Mboma, ils demanderaient la moitié, car c’est ainsi qu’ils faisaient avec Clarence Seedorf. Il faut des entraîneurs à l’image de Jean-Paul Akono (vainqueur du championnat olympique avec l’équipe du football du Cameroun en 2000, ndlr) qui n’a jamais accepté ce genre de magouilles », Signé l’ambassadeur Roger Milla, envoyé spécial permanent du président Paul Biya en matière de football.

Pour ceux qui ne savent pas, Aliou Cissé avant de faire des miracles à la tête de l’équipe du Sénégal, n’avait jamais entraîné ailleurs. Pas plus que Djamel Belmadi qui a gagné la CAN 2019 à la tête des Fennecs d’Algérie.

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