MALI : La mauvaise gestion qu’on reproche à IBK

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L’opposition reproche au président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), de se comporter comme si le trésor public était sa propriété privée. C’est, ainsi, que par sa seule volonté, sans aucune consultation du gouvernement et du parlement, hors de toute inscription budgétaire, 20 milliards de F CFA (30 millions d’euros) ont été sortis, des caisses de l’Etat, pour acquérir un Boeing 737, non encore, immatriculé, au compte du Mali.

C’est, ainsi, que les travaux d’agrandissement et d’embellissement de la résidence privée du chef de l’Etat, sont financés par la Régie de la présidence de la République, alimentée à coup de milliards par le trésor public. Des abus de biens sociaux sous la forme de travaux de rénovation des résidences de plusieurs personnalités du régime, sur fonds propres, sont signalés ici et là.

C’est, ainsi, que l’immeuble du secrétariat général de la présidence de la République, don de la République populaire de Chine (inauguré le 30 novembre 2007) est en cours de démolition, pour être remplacé, par un nouvel immeuble comportant de nombreuses « facilités » du genre « apatam en vitres blindées » ou « promenade du président ». Les coûts de construction de ce nouvel immeuble qui s’élèvent à plusieurs milliards de F CFA n’avaient fait l’objet d’aucune inscription, dans le budget initial 2014.

Un marché, de gré à gré, de 108 milliards de F CFA (165 millions d’euros) a été attribué, en novembre 2013, par le fait du prince, à un homme d’affaires ami et conseiller spécial du président, pour des fournitures, à l’armée, dont certaines (notamment les uniformes, les chaussures et les camions) n’avaient aucun caractère de secret-défense. Point culminant de l’opération douteuse : le ministre des Finances a couver t ce marché par une garantie de 100 milliards de F CFA (150 millions d’euros) déposée auprès de la banque du conseiller spécial.

Un marché de gré à gré de 25 milliards de F CFA (38,2 millions d’euros), a été attribué, en mai 2014, à un homme d’affaires proche des cercles du pouvoir, pour la livraison à l’armée, de véhicules de transport et de camions-citernes. La première partie de ce marché s’élevant à près de 10 milliards de F CFA (15 millions d’euros) a fait l’objet de sur facturations allant jusqu’à 400%.

Entre septembre 2013 et août 2014, des marchés de gré à gré de près de 300 milliards de F CFA (450 millions d’euros) ont été attribués, à une trentaine de sociétés, au titre de la Défense nationale.

C’est, ainsi, que la famille du président s’est emparée de tous les échelons des institutions de la République : présidence, gouvernement, et assemblée nationale.

L’auteur de cette accusation qui ne laisse nullement indifférent, n’est autre que l’ancien ministre des Affaires étrangères, pendant la première transition malienne, en 1991, Tiébilé Dramé. Président du parti Parena (opposition), Tiébilé Dramé n’avait pas participé à l’élection présidentielle de l’année dernière, accusant la trop grande ingérence de la France qui imposait son déroulement à une date que Tiébilé Dramé, trouvait tout à fait inadéquate pour le bon fonctionnement futur des institutions.

Pour certains Maliens, il est dans sa logique de déstabilisation de l’Etat et du pouvoir en place, qu’il combat, activement. Pour d’autres, il n’est pas le seul à critiquer le régime, en place, dans la mesure où, même les bailleurs de fonds et partenaires au développement, œuvrent, de façon discrète, à la formation d’un gouvernement d’union nationale plus consensuel, avec des hommes reconnus comme rigoureux, dans la gestion des affaires de l’Etat, aux commandes de différents ministères.

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