NIGER: Amadou Boubacar Cissé candidat à l’élection présidentielle

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L’ancien ministre du Plan, Amadou Boubacar Cissé, souvent, surnommé « ABC », qui a quitté le gouvernement en septembre, a été désigné candidat à l’élection présidentielle de 2016 par son parti, l’Union pour la démocratie et la République (UDR).

« Nous avons investi la semaine passée, Amadou Boubacar Cissé, le président de notre parti candidat à l’élection présidentielle de 2016 », a déclaré Rabi Arzika, une proche du candidat, soulignant qu’une cérémonie devait officialiser sa candidature, début novembre. Inch’Allah !

Candidat malheureux, en 2011, Amadou Boubacar Cissé avait soutenu l’actuel président, Mahamadou Issoufou, au second tour de la présidentielle. Un choix gagnant.
Mais début septembre, le chef de l’Etat l’a limogé de son poste de ministre d’Etat du Plan qu’il occupait depuis plus de quatre ans. Sans explication apparemment. L’ex-ministre a « posé » des « actes de nature grave » alors « le président Issoufou a pris sa décision de se séparer d’Amadou Boubacar Cissé », selon Bazoum Mohamed, président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS au pouvoir), ancien ministre des Affaires étrangères et proche du président.

« ABC » est le deuxième candidat officiellement déclaré au scrutin présidentiel, dont le premier tour couplé à des législatives, est programmé le 21 février 2016. L’ex-président du parlement, Hama Amadou, exilé en France, a été investi, mi-septembre, par son parti le Mouvement démocratique nigérien (MODEN FA-LUMANA).

Opposant au président, Mahamadou Issoufou, Hama Amadou avait, précipitamment, quitté le pays, fin août 2014, après l’autorisation, par les députés, de son audition par la justice dans une présumée affaire de trafic international de bébés. Hama Amadou a, toujours, dénoncé un « dossier politique » visant, selon lui, à « l’écarter de la présidentielle ». Le gouvernement, quant à lui, parle d’un « dossier de droit commun ». Le ministre nigérien de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, a prévenu que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, serait arrêté s’il rentre au pays.

Dans un contexte régional hostile (tueries des islamistes nigérians de Boko Haram au Sud, menace des djihadistes libyens au Nord et maliens à l’Ouest), le climat politique est tendu depuis deux ans au Niger, où les opposants accusent le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection. Le PNDS répond que cela fait partie du jeu démocratique.

En août, l’opposition avait rejeté le calendrier fixé par la Commission électorale, dénonçant une absence de « consensus ». Elle avait, auparavant, critiqué la Cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son « allégeance » au président.

Là aussi, rien de nouveau sous le soleil d’Agadez et de Niamey. Amadou Boubacar Cissé a toutes ses chances d’être dans les deux premiers et de négocier des alliances pour le deuxième tour. A lui de se mettre au travail, dès aujourd’hui, en s’entourant d’une bonne équipe pour créer la surprise.

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