Après le carnage du 3 juin, ce sont sept gendarmes, cette fois, qui ont été tués, lors de l’attaque, jeudi, 16 juin, du camp de Nguagam, qui accueille des réfugiés et des déplacés internes fuyant le groupe djihadiste nigérian, Boko Haram, dans le Sud-Est du Niger.
« Sept gendarmes ont été tués. Ils ont été inhumés aujourd’hui (vendredi 17 juin) », a affirmé une source humanitaire sous couvert de l’anonymat. Bilan confirmé, par la suite, par une source sécuritaire.
L’attaque avait eu lieu peu après le passage d’une importante délégation ministérielle comprenant, aussi, des députés et des représentants du personnel onusien et humanitaire dans la région.
« Aux environs de 17H30 (jeudi), trois véhicules de Boko Haram sont venus dans cette zone (…) Ils sont allés attaquer la position des gendarmes qui ont abandonné leur poste. Ils ont pris les véhicules et ont mis le feu au camp de gendarmes », a affirmé El Hadj Kilibou, un des déplacés du camp de Nguagam.
Et de poursuivre : « Ils (Boko Haram) portaient des tenues de gendarmes et étaient à bord de véhicules de gendarmes. Je les ai vus de mes yeux. Ils sont passés devant moi. Ils m’ont dit +Ne courez pas, restez on ne tue pas les civils », a ajouté M. Kilibou, qui avait fui la ville de Bosso, théâtre d’une attaque massive de Boko Haram le 3 juin.
En effet, ce jour-là, 26 soldats nigériens et nigérians, ainsi que, des civils avaient été tués lors de cette attaque, qui a provoqué l’exode de quelque 50.000 personnes.
« Il n’y a pas de sécurité. On passe la nuit en brousse et on revient pendant la journée », a précisé M. Kilibou.
Sous haute surveillance militaire, la mission ministérielle nigérienne avait procédé à une distribution de vivres dans la matinée et était repassé par Nguagam en fin de journée. Elle visait à se rendre compte de la situation après l’attaque du 3 juin et montrer « l’appui du gouvernement aux populations », selon le ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum.
Situé à quelques kilomètres de la frontière du Nigeria voisin, le camp qui accueillait des réfugiés et des déplacés internes a, considérablement, grossi, ces derniers jours, avec l’afflux de nouveaux déplacés.
De sources humanitaires et sécuritaires, de nombreux éléments de Boko Haram sont infiltrés dans les camps et surveillent ce qui s’y passe. Mais, cette explication semble un peu juste. On se demande, par contre, si Boko Haram, après avoir, considérablement, perdu du terrain n’a pas réussi à se réorganiser grâce à des renforts de l’Etat islamique venant de Libye et du Nord-Mali ? Car sa puissance de feu est redevenue redoutable. Et la prise des véhicules et des matériels de guerre à l’armée nigérienne, ces derniers temps, ne va pas rendre la tâche facile aux soldats de la coalition.
Preuve que l’armée du Niger a besoin d’être, efficacement, épaulée, le président, Mahamadou Issoufou (sur notre photo se faisant expliquer les techniques de combat en 2013), s’est, immédiatement, rendu, peu après ce massacre du 3 juin, tour à tour, à N’Djamena et à Paris, rencontrer, à ce sujet, ses homologues, Idriss Déby Itno et François Hollande.
L’attaque du 3 juin sur la ville frontalière de Bosso est l’une des plus meurtrières menées par Boko Haram, au Niger, depuis que ce pays est, officiellement, entré en guerre contre ces insurgés islamistes en février 2015.
Avec AFP