Quelques jours après un profond remaniement dans les différents corps de l’armée nigériane, des questions subsistent quant aux raisons et objectifs d’un tel changement. Selon des médias locaux, tout serait parti de rumeurs de tentative de coup d’état contre Bola Tinubu, lesquelles ont conduit ce dernier à réagir de manière drastique. En effet, il a limogé les plus hauts gradés de l’armée de terre, de l’air et marine, ainsi que, le désormais ex-chef des armées, Christopher Musa.

Nommé il y a moins de deux ans et demi, Christopher Musa, contrairement, à ses collègues également remerciés, a baigné dans la controverse. Le dernier épisode remontant à janvier 2025 avec sa tentative de faire entrer au Canada plus de 70 personnes pour un événement d’importance moindre pour son pays. Connu pour ses joutes verbales contre les rebelles nigérians, mais jamais suivies d’effets, il a été remplacé par le général, Olufemi Oyudele (sur notre photo, les nouveaux chefs militaires).

Si à première vue, cette nomination a donné l’air d’être un sursaut de l’administration nigériane face à l’incompétence avérée de Christopher Musa, qui, au lieu de collectionner les morts chez les extrémistes en comptait plutôt beaucoup trop chez les civils, souvent, à la suite d’erreurs de frappes par l’armée régulière, elle est, en fait, entachée de népotisme, étant donné que le nouveau patron des corps armés serait originaire du Sud-Ouest, au même titre que Bola Tinubu. 

Certaines rumeurs de coup d’état ayant été faites en 2024 suite à la prolifération de l’insécurité et du ras-le-bol des Nigérians face à l’impuissance des autorités de Lagos, celle de cette fin octobre est à mettre dans le même registre, surtout qu’elle a lieu après que l’actuel dirigeant a confirmé son intention de rempiler pour un autre mandat. Conscient de son bilan désastreux, il espère échapper à un éventuel coup de force en s’entourant de loyaux responsables militaires.  

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)