PARTENARIAT GAGNANT-GAGNANT : Un entrepreneur chinois compare le président kenyan à un singe

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Il n’y a pas que du bon chez les Chinois. Comme dans toute relation humaine, le partenariat gagnant-gagnant initié par Beijing a des hauts et des bas, des couacs et des moments qui poussent à se poser des questions, même après avoir, religieusement, écouté le discours du grand camarade, Xi Jinping, à, Beijing, le 3 septembre. La réaction de son compatriote, qui dirige une entreprise au Kenya, est assimilable au comportement d’une petite brebis galeuse. De quoi s’agit-il ? Un homme d’affaires chinois a été arrêté au Kenya après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo où il compare les Kenyans et leur président, Uhuru Kenyatta, à des « singes », selon le service de l’immigration de Nairobi. On peut se poser la question de savoir, ce qui lui est passé par la tête avant de réagir ainsi.

Le ressortissant chinois, identifié comme Liu Jiaqi, va être expulsé. « Son permis de travail a été annulé et il va être expulsé pour racisme », a précisé l’immigration kényane sur son compte Twitter.

Dans une vidéo de deux minutes et demie partagée sur Twitter et ailleurs, l’homme, qui semble se disputer avec un de ses employés, profère une série d’insultes racistes.

« Tous, tous les Kényans… comme un singe, même Uhuru Kenyatta. Tous », l’entend-on dire.

Après la suggestion d’un employé de « rentrer en Chine », l’homme d’affaires réplique de plus belle en (mauvais) anglais : « Ce n’est pas ma place ici. Je n’aime pas cet endroit, des gens comme des singes, je n’aime pas leur parler, ça sent mauvais, et pauvres et stupides, et noirs. Je ne les aime pas. Pourquoi pas (comme) les Blancs, comme les Américains »?

Il ajoute ne rester au Kenya que parce que « l’argent est important ».

Des internautes ont réclamé qu’il soit poursuivi et pas, seulement, expulsé du Kenya.

Un porte-parole de l’ambassade de Chine au Kenya, Zhang Gang, a assuré que l’extrait vidéo date de juin. L’homme filmé « a déjà fait l’objet d’une sanction par sa société et s’est excusé auprès de son collègue kényan ». Les propos de cet homme « ne représentent pas l’opinion de la vaste majorité des Chinois », a tenu à ajouter la même source.

Ce n’est pas la première fois que des Chinois travaillant au Kenya sont accusés de racisme.

Il y a trois ans, un petit restaurant chinois de Nairobi avait été fermé par les autorités et son propriétaire poursuivi pour refuser de servir les Noirs après 17H00.

Cette année, ce sont des Kényans travaillant sur une nouvelle voie de chemin de fer construite par la Chine entre la ville côtière de Mombasa et Nairobi qui ont accusé du personnel et des cadres chinois de racisme et discrimination. Le gouvernement a, toutefois, rejeté les accusations dans le cadre de cet important projet d’infrastructure de 3,2 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros).

Le président Kenyatta a participé, cette semaine, à une grande conférence sino-africaine, à Pékin, où la Chine a promis d’investir 60 milliards de dollars de plus sur le continent, pendant les trois prochaines années (notre photo).

L’incident impliquant l’homme d’affaires chinois survient au lendemain d’une descente de police au siège africain, situé à Nairobi, de la chaîne de télévision chinoise CGTN dans le cadre d’une opération visant les étrangers en situation irrégulière.

Plusieurs journalistes ont été, brièvement, interpellés. L’ambassade de Chine a exprimé sa « préoccupation » après une série d’incidents où des Chinois, en situation régulière, ont été emmenés au poste de police pour des vérifications.

« L’ambassade de Chine au Kenya a protesté officiellement auprès des responsables kényans, et les personnes concernées ont, toutes, été libérées le jour-même », a déclaré, jeudi, Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Généralement, le comportement des Chinois vivant en Afrique est exemplaire et différent de celui des Occidentaux, anciens colonisateurs, et convaincus de leur supériorité en tant qu’êtres humains. Les Africains développant leurs relations avec le géant chinois au grand désarroi des anciens colonisateurs dont les trésors publics se sont asséchés au fil du temps, il n’est pas rare qu’un tel incident mineur soit, volontairement, grossis et, médiatiquement, renforcé juste pour montrer que les Chinois ne sont pas des anges. Oui, c’est vrai qu’ils pratiquent, aussi, l’exploitation de l’homme par l’homme, comme les Occidentaux. Mais, après 68 années d’indépendance, même si plusieurs pays africains restent dirigés par des chefs d’Etat, directement, manipulés par les anciennes métropoles, la coopération gagnant-gagnant proposée par la Chine a du très bon et mérite mille fois d’être expérimentée, après l’échec cuisant et patent des stratégies tentées par l’Occident, qui, au lieu de faire émerger le continent, l’ont, au contraire, aidé à se sous-développer.

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