TCHAD : Le dictateur Déby a encore frappé un hebdomadaire (indocile) : Trois mois de suspension.

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« Nous condamnons cette sanction arbitraire et disproportionnée et demandons à l’organe de régulation des médias de lever cette suspension. La Hama (Haute autorité des médias et de l’audiovisuel) a pour rôle de veiller à la déontologie et à l’éthique et non de s’ériger en tribunal des opinions, déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF (Reporters sans Frontières). L’analyse politique fait partie du champ applicable de plein droit à l’exercice du journalisme. Si des personnes ou des Etats s’estiment mis en cause, il existe des recours légaux comme la possibilité de faire publier un droit de réponse” . Transmis au Palais rose (présidence de la République du Tchad) où cette fâcheuse décision de suspendre l’hebdomadaire indocile, Al-Chahed, a été prise, par le dictateur, Idriss Déby Itno, himself.

RSF a demandé à l’organe de régulation des médias tchadiens (dont la décision a été, directement, inspirée du Palais rose) de revenir sur celle-ci de suspendre pour trois mois un journal pour “divulgation de fausses nouvelles”. Pour le moment sans résultat.

En effet, l’hebdomadaire tchadien, Al-Chahed, a été suspendu pour trois mois par la Hama pour “plagiat” et “divulgation de fausses nouvelles”, le jeudi, 30 août. L’organe de régulation a été saisi par le ministère des Affaires étrangères, qui avait, lui-même, été alerté par les ambassades du Qatar et du Soudan. La Hama a estimé que les liens établis par le journal entre ces deux pays et les groupes de rebelles qui sévissent dans le Nord du Tchad, n’étaient justifiées par “aucun fait ou élément matériel”.
 
Dans un article d’analyse politique intitulé, “Qui est derrière les forces rebelles tchadiennes dans le Nord ?”, le journal évoque, arguments à l’appui, les contradictions de la politique de coopération du Soudan avec le Tchad. Le Qatar est, quant à lui, régulièrement, accusé, y compris, par les autorités tchadiennes, de “tentatives de déstabilisation”. Les relations diplomatiques entre les deux pays avaient même été rompues, il y a un an, avant de reprendre en février 2018.

En sanctionnant cet hebdomadaire qui ne fait que son travail, Idriss Déby Itno ne veut pas qu’on s’attarde sur les nombreux échecs de sa diplomatie. Ce « géant » aux pieds d’argile (qu’est le Tchad) n’a pas les moyens de sa politique, d’où le retour de la rébellion dans sa frontière nord. C’est la preuve que les mécontentements sur le plan intérieur, atteignent un niveau tel que seules les armes peuvent pousser le potentat de N’Djamena à dialoguer. Car les armes sont le seul langage qu’il comprenne !

Le retour de l’instabilité au Tchad montre que Déby a fait tourner le Tchad en rond pendant une dizaine d’années, avant de retourner finalement au point de départ. Un véritable drame que paie la jeunesse de ce pays.

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