«Tous les chefs d’Etat (membres des BRICS) devraient assister au Sommet. Mais maintenant, nous avons des bâtons dans les roues avec ce mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale. Ce que cela impose, c’est d’autres dispositions, pour voir comment cela va être pris en compte, et ces dispositions sont en cours. Une fois qu’elles auront été prises, les annonces nécessaires seront faites», a déclaré, lors d’une conférence de presse, à Pretoria, Vincent Magwenya, le porte-parole du président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
L’Afrique du Sud est critiquée depuis le début de la guerre en Ukraine pour sa proximité avec Moscou. Pretoria affirme respecter une position «neutre» et refuse de se joindre aux appels occidentaux à condamner la Russie, expliquant vouloir favoriser le dialogue. L’Afrique du Sud a, par ailleurs, accueilli, en février, des exercices navals avec la Russie et la Chine au large de ses côtes.
Les liens entre l’Afrique du Sud et la Russie remontent à l’époque de l’apartheid, le Kremlin ayant apporté son soutien à l’ANC dans la lutte contre le régime raciste. On rappelle que ceux qui soutenaient le régime fantoche sud-africain, étaient les gouvernements occidentaux avec en pole position, Londres et Washington. Maintenant que l’Afrique du Sud-Africain s’est démocratisée avec le principe d’une personne une voix, les Américains et les Britanniques invitent le président sud-africain à arrêter pour envoyer à la CPI, le président du pays qui soutenait, militairement, financièrement, logistiquement, les mouvements de libération sud-africains qui voulaient se débarrasser de l’apartheid. C’est tout simplement inimaginable qu’un tel problème fasse même débat en Afrique du Sud. C’est vite oublié son passé.
Le mandat d’arrêt de la CPI a suscité des remous politiques en Afrique du Sud. Le premier parti d’opposition Alliance démocratique (DA), qui compte les Blancs dont beaucoup soutenaient le régime d’apartheid, a appelé à ce que Vladimir Poutine soit arrêté, demandant à la CPI de forcer la main du gouvernement. Mais, des partis de gauche, dont le parti communiste sud-africain, allié du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, les amis de Julius Malema, entre autres, ont exhorté, fortement, le gouvernement à accueillir Vladimir Poutine et à se retirer de la CPI. D’autant plus qu’on ne sait pas exactement ce que l’Afrique du Sud gagne en étant membre de la CPI. En dehors des emmerdements comme ce qu’on voit avec l’arrivée en août de Vladimir Poutine qui a déjà annoncé son arrivée à Pretoria. Et il n’en sera pas autrement.