PRESIDENTIELLE EN COTE D’IVOIRE : Tout sauf un autre Burkinabé à la tête de l’Etat

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Après avoir reçu de (très) fortes pressions, notamment, de Paris, Washington et Bruxelles, pour qu’il se retire du pouvoir, Alassane Ouattara va, officiellement, jeter l’éponge à l’occasion de son adresse au peuple de Côte d’Ivoire, le 6 août, au soir, soit, la veille de son dernier 7 août en tant que président de la République. Le Burkinabé (car il n’a jamais présenté un document officiel et authentifié qui montre qu’il a mis fin à cette nationalité) n’a pas attendu longtemps pour entrer dans la combine visant à favoriser la désignation d’un successeur qui est à son image. Devinez qui ?  

L’expression à son image est prise à dessein. Car il souhaite ignorer la logique institutionnelle et du parti RHDP au profit de ses intérêts personnels. Le vice-président de la République est le candidat tout indiqué, choisi par lui après l’avoir débauché de la BCEAO où il occupait le poste de gouverneur, pour le seconder à la tête de l’Etat. On aurait pu penser qu’il serait le candidat idéal pour lui succéder sauf qu’avec Alassane Ouattara, rien n’est logique et encore moins simple (sur notre photo, il est avec son jeune frère Téné Birahima Ouattara surnommé Photocopie du fait de leur forte ressemblance qui est son premier choix).

N’approuvant pas cette façon de faire, le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, a mis les pieds dans le plat, en proposant, officiellement et publiquement, sa propre candidature comme le représentant du RHDP à la présidentielle d’octobre 2025. Maintenant, le débat a lieu en plein jour, grâce à Adama Bictogo, qui, pour ceux qui oublient vite, fut le premier grand fervent soutien d’Alassane Ouattara alors que le pouvoir d’Etat était entre les mains du général, Robert Gueï. Il s’activait comme personne d’autre dans les antichambres de ministères pour vendre l’image d’Alassane Ouattara qui venait de faire un coup d’état à Henri Konan Bédié, avant de laisser passer l’orage via la transition assurée par Robert Gueï. Adama Bictogo affiche donc des états de service comme très peu de dignitaires du RHDP en ce moment où le parti se cherche un successeur à Ouattara.

Alassane Ouattara, en bras de chemise, sans cravate, reçoit Adama Bictogo nouvellement élu président de l’Assemblée nationale, venu le remercier.

Dans sa lettre du 14 juillet 2025 au président de la République, Adama Bictogo écrit : « Mon ambition n’est pas personnelle. Elle est portée par le souci de préserver ce que vous avez bâti. Elle est née de l’écoute des militants, des cadres, et du peuple ivoirien. C’est pourquoi je sollicite ici votre soutien. Non comme un successeur, mais, comme le serviteur d’une vision que vous avez inspirée. Je suis convaincu que ma candidature, portée par l’esprit RHDP, peut rassembler, apaiser et ouvrir un nouveau chapitre sans rupture. Je place dette démarche sous le signe de la fidélité, de la loyauté et du sens du devoir », conclut-il dans sa lettre que Ouattara a bien lue et relue sans y donner une réponse.

Alassane Ouattara avec le vice-président Tiémoko Meyliet Koné qui ferait comme Adama Bictogo un bon candidat RHDP à l’élection d’octobre 2025.

Et pour cause ! Il souhaiterait plutôt positionner son jeune frère « Photocopie », Téné Birahima Ouattara, l’actuel patron de la Défense après avoir fait l’essentiel de sa carrière à la présidence de la République.

Il faut que les Ivoiriens arrêtent de dormir. Il est temps qu’ils se réveillent au moment où l’actuel président de nationalité burkinabé (qu’il n’a jamais reniée), s’apprête à proposer au RHDP, comme candidat à l’élection présidentielle d’octobre, son propre petit-frère, même père même mère, qui est lui aussi Burkinabé. Si cette manœuvre passe, que devra-t-on penser des Ivoiriens ?

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