PRESIDENTIELLE EN GUINEE : Vers un passage en force du général-président (mais l’opposition va faire face)

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La coalition des Forces vives de Guinée (FVG), qui regroupe des partis politiques et des organisations de la société civile, appelle à rejeter la constitution qu’elle qualifie de « manœuvre politique ». Elle affronte le pouvoir militaire en place et a fini par avoir un ascendent psychologique sur lui de telle sorte que la peur semble avoir changé de camp. Selon les FVG, ce projet de constitution a pour principal objectif de légitimer une éventuelle candidature du général-général, Mamadi Doumbouya, président de la transition, et de le faire passer comme une lettre à la poste, lors de la prochaine élection présidentielle.

Depuis plusieurs semaines, le Conseil national de transition (CNT) que préside de main de fer, Mamadi Doumbouya, parcourt le pays pour présenter le texte aux populations dans le cadre d’une campagne dite de vulgarisation (sur notre photo, le président de transition se fait mettre les épaulettes de général 4 étoiles de corps d’armée). Mais, l’opposition et la société civile ne voient pas cette manoeuvre d’un bon œil. Pour elles, c’est une opération politique qui ne dit pas son nom. On est, déjà, en campagne pour faire passer l’idée auprès de la population d’un Mamadi Doumbouya, candidat à sa succession comme président de la République de Guinée. Les FVG ne l’entendent pas de cette oreille.

L’un des principaux points de friction réside dans l’exclusion, dans l’avant-projet de constitution, des articles 46, 55 et 65 de la Charte de la transition. Ces articles, déclarés incorporels, interdisent aux dirigeants de la transition, y compris, le général-président, Mamadi Doumbouya, de se présenter aux élections. Or, le CNT veut passer outre, ce qui met les FVG en colère. Désormais, tout se joue carte sur table. Il n’y a plus lieu de cacher les intentions des uns et des autres.

Le CNT avait promis de respecter la Charte africaine de la démocratie et de restaurer l’ordre constitutionnel avant la fin de l’année 2024. Les militaires devraient, logiquement, rendre le pouvoir aux civils et de retourner dans les casernes. Sauf retournement d’une situation qui est en train de s’opérer devant les yeux de tout le monde, d’où la montée des contestations des FVG.

Les Forces vives de Guinée ne se laisseront pas faire.

Dans leur déclaration du 12 novembre 2024, elles ont exigé la mise en place d’une transition civile dès le 1er janvier 2025. En outre, elles appellent leurs militants à boycotter la campagne de vulgarisation et à s’opposer fermement à cet avant-projet de constitution en question. Selon elles, ce projet de loi fondamentale serait davantage conçu pour pérenniser le pouvoir actuel que pour répondre aux aspirations démocratiques du peuple guinéen.

La tension politique en Guinée semble, donc, s’intensifier, alors que la perspective d’une transition apaisée et démocratique devient de plus en plus incertaine. Autant les Guinéens étaient d’accord avec le coup d’état militaire qui avait délogé le président, Alpha Condé, dont l’objectif était de s’éterniser au pouvoir et d’y mourir, autant ils disent NIET aux mêmes militaires qui ambitionnent, maintenant, après avoir pris goût au pouvoir, de signer un long bail à la tête de l’Etat. Ils sont en train de troquer leurs treillis militaires avec les costumes trois pièces achetés au marché de Kaloum.

Mais rien n’indique qu’ils réussiront cette autre transition.

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