Climatosceptique comme chacun le sait, Donald Trump a promis lors de sa campagne de miser sur l’augmentation de la production de pétrole et de gaz pour réduire drastiquement la facture énergétique des Américains. Les pays pétro-dépendants comme le Congo-Brazzaville doivent se préparer à une grande souffrance financière.
« Avec la domination énergétique des Etats-Unis, nous réduirons l’inflation, remporterons la course aux armes de l’intelligence artificielle face à la Chine (et les autres), renforcerons le pouvoir diplomatique américain et mettrons fin aux guerres dans le monde », avait-il déclaré pendant sa campagne électorale.
Avec la nomination de Doug Burgum, gouverneur du Dakota du Nord (lui aussi climatosceptique et connu pour sa proximité avec l’industrie pétrolière et gazière – C’est bien lui qui avait aidé à organiser la réunion de Mar-a-Lago avec de riches dirigeants du secteur pétrolier et gazier, au cours de laquelle Donald Trump a proposé d’annuler des dizaines de règles et de réglementations environnementales en échange d’un milliard de dollars de contributions à sa campagne électorale) au poste de ministre de l’Intérieur et à la tête d’un nouveau Conseil national de l’énergie (CNE), pour « superviser le chemin vers la domination énergétique des Etats-Unis », Donald Trump entend, donc, très clairement, mettre en œuvre, sa promesse de « forer, bébé, forer » dès son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier 2025.
La conjugaison de la fin de la guerre russo-ukrainienne et de l’augmentation significative de la production de pétrole et de gaz aux Etats-Unis, telle qu’envisagée par Donald Trump, entraînera mécaniquement une baisse du cours du pétrole, cela va sans dire.
Alors quelles perspectives pour une économie congolaise dépendant fortement du pétrole et du gaz ?
Cela conduira inévitablement à l’effondrement de l’économie du Congo quand on sait que l’Etat congolais a connu en 2024 des tensions records sur sa trésorerie (sur notre photo, Trump avait toujours évité de rencontrer le dictateur congolais pendant son premier mandat). Aujourd’hui, le Congo est, financièrement à terre, en cessation de paiement.
Il faudra, donc, s’attendre à des manifestations et à des grèves généralisées dans tout le pays en 2025, ce que d’aucuns voient d’un très bon œil si une telle situation précipitait la chute du vieux dictateur sanguinaire et corrompu, Denis Sassou Nguesso.
Ce serait aussi un baptême du feu pour mon bleu, Kiki Obami Itou, à la tête de la police.
La question est : Lui qui est jusque-là très apprécié des populations depuis que Jean-François Ndenguet a été détrôné, se rangera-t-il du côté du peuple ou au contraire, choisira-t-il de se dévoiler en réprimant dans le sang ces manifestations, se mettant ainsi résolument au service exclusif de l’autre Kiki dont il est accusé (à tort ? ) d’être l’obligé ?
Bienvenu MABILEMONO
Officier supérieur de réserve en exil (involontaire) en France
Chair, CLC