RUSSIE-AFRIQUE : L’hypocrisie sans fin de l’Union européenne

Date

Dans sa campagne de déstabilisation menée, depuis 2022, contre la Russie, l’Union européenne (UE) ne s’est jamais fixée de ligne rouge pour parvenir à ses fins. Ainsi, on la savait devenue experte en matière de désinformation, et, également, indifférente aux multiples échecs essuyés dans ses attaques à l’égard du Kremlin. Voilà maintenant que son hypocrisie est d’ordre public. 

Selon un rapport de mi-août publié par le Centre pour la recherche sur l’énergie et la propreté de l’air, (CREA), l’UE est la première importatrice de gaz russe, qu’il s’agisse du gaz naturel liquéfié (GNL) ou du gaz naturel acheminé par gazoduc. Cette ressource naturelle est exempte des sanctions infligées par Bruxelles, en raison de son importance vitale pour le vieux continent. 

Par contre, le fait que le Bloc des 27 ait, pendant tout ce temps, continué d’acheter du pétrole brut russe (6%), derrière la Chine (47%), l’Inde (38%) et la Turquie (6%), pose question, après tant de sanctions annoncées. Parmi les plus gros acheteurs européens de juillet 2025, on retrouve la Hongrie, la France, la Slovaquie et la Belgique, pour un montant total de 1,1 milliard d’euros (sur notre photo, on montre le traitement que subit Macron au Kremlin en février 2022 alors que la France est un bon client de la Russie qui lui fournit une partie de son pétrole). 

En somme, la poursuite de la guerre en Ukraine est, majoritairement, liée aux fonds de l’UE injectés discrètement en Russie. Pourtant, le Bloc européen, épaulé par ses relais médiatiques, ne cesse de dénoncer le rôle supposé de l’Afrique dans ce conflit, du fait du développement de ses relations avec la Russie. Une hypocrisie tellement propre aux dirigeants européens.

Avant, la bonne entente entre Ursula von der Leyen de l’Union européenne et Vladimir Poutine, était affichée comme le montre cette photo prise en janvier 2020. Après, les relations se sont durcies sur le plan diplomatique et militaire après les deux parties, mais les affaires continuent. En cachette.

S’il y a une chose à retenir de leur mode de fonctionnement, c’est qu’ils ne font jamais ce qu’ils disent, et ne disent jamais ce qu’ils font. L’étude réalisée par CREA n’est pas une surprise en soi, mais, constitue un argument supplémentaire pour ceux qui considèrent, habituellement, que l’hostilité des juntes africaines ne découle pas d’actes provocateurs de pays occidentaux.

La montée en puissance des régimes militaires en Afrique n’est qu’une première réponse à ce double langage, dont la longue période de prospérité arrivera d’ici peu à son terme dans plusieurs nations africaines. Si l’UE a décidé de s’autodétruire pour des raisons qui la concernent, l’Afrique ne la suivra aucunement dans une telle ineptie.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

Laisser un commentaire

×
×

Panier