Selon une étude réalisée en 2020 par l’Agence rwandaise de régulation des services publics (RURA en anglais), environ, 44% de l’eau produite par la Société nationale en charge de la distribution et du traitement de l’eau (WASAC en anglais) se perd lors de son transport vers les consommateurs. Les fuites, les chantiers routiers, et les branchements frauduleux en sont les principales causes.
Cette situation pose un double problème pour les autorités, qui doivent faire face, non seulement, aux pertes financières résultant de la non-facturation de cette eau aux abonnés, mais également, aux difficultés d’accès à l’eau pour les populations n’étant pas approvisionnées.
Pour Gisèle Umuhumuza (notre photo), actuelle patronne de la WASAC, le financement de 22 millions de dollars obtenu du gouvernement nippon constitue un début de solution pour des zones, telles que le Nord de Kigali, dans lesquelles les installations ne parviennent plus à répondre à une demande en eau toujours plus croissante, même s’il reste dérisoire par rapport aux besoins en investissement d’un tel projet sur l’ensemble du territoire.
Le Rwanda s’est fixé jusqu’en 2024 pour rendre l’eau accessible à tous ses habitants.
Après considération faite des données de l’Institut national de la statistique du Rwanda, qui estimaient le taux d’accès à l’eau à 89,2% sur la période octobre 2019-mars 2020, cet objectif devrait être atteint dans les délais annoncés.
Ne restera plus que la problématique de l’eau perdue non facturée pour des raisons susmentionnées, en particulier, les travaux de construction des routes et la fraude, qui sera un véritable challenge pour les autorités rwandaises.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)