Le président, Paul Kagame, a-t-il décidé d’évincer Vincent Biruta de son poste de ministre des Affaires étrangères ? C’est la grande interrogation qui taraude les esprits dans les milieux de la diplomatie africaine en ce moment.

En 2019, le Rwanda faisant face à une série d’attaques dans plusieurs parties de son territoire, le chef de l’Etat, Paul Kagame, décidait de se séparer de son chef d’état-major des armées, de son ministre des Affaires étrangères et ordonnait le retour du ministère de la Sécurité intérieure.

Bien que le contexte soit différent aujourd’hui, Paul Kagamé a, en comparaison, effectué une recomposition plus profonde au regard des 228 militaires dont il s’est défait sans motif apparent, si ce n’est celui de l’indiscipline évoquée par le porte-parole des armées, Ronald Rvivanga, dans le cas du renvoi des deux hauts-gradés, les généraux, Aloys Muganga, et, Francis Mutiganda. Le ministre de la Défense, Alfred Murasira, n’a pas, non plus, été épargné, et est remplacé dans le gouvernement par Juvenal Marizamunda.

Selon des informations locales, le départ de Vincent Biruta aurait été acté suite à des désaccords avec sa hiérarchie dans les orientations de la politique étrangère du pays, notamment, dans la gestion du conflit opposant Kigali à Kinshasa qui est en train de tourner en faveur de la RDCongo de Félix Tshisekedi, si l’on se base sur les conclusions de mi-mars du rapport de la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU en RDC. En réponse, Paul Kagamé avait choisi de se lancer, le mois suivant, dans une tournée de renforcement de la coopération militaire avec la Guinée, le Bénin et la Guinée-Bissau.

Vincent Biruta ne faisant plus montre de la même obédience que par le passé, Paul Kagamé aurait décidé de lui trouver un successeur capable d’exécuter ses instructions à la lettre.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)