SAO TOME : Election (presque) fatale pour le parti au pouvoir

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L’ADI (Action indépendante démocratique), le parti au pouvoir, a frôlé la catastrophe. En effet, elle a perdu la majorité absolue à l’Assemblée nationale de Sao Tome et Principe, pendant les élections législatives et municipales organisées, dimanche, 7 octobre. Ce parti compte, maintenant, sur des alliances pour gouverner le pays.

Positionnée au centre-droit, l’ADI au pouvoir depuis 2014, a remporté les législatives, mais, avec, seulement, 25 des 55 sièges à l’Assemblée – contre 33 auparavant – selon les résultats provisoires donnés lundi soir par la Commission électorale nationale.

L’ADI envisage de s’associer au Mouvement citoyen indépendant de Sao Tome et Principe (MCISTP), qui a obtenu deux sièges, ce qui sera insuffisant pour assurer une majorité absolue.

Le parti d’opposition socialiste, le Mouvement pour la libération de Sao Tomé-et-Principe – Parti social-démocrate (MLSTP-PSD), a remporté, de son côté, 23 sièges et prévoit une coalition avec les cinq députés d’une coalition d’autres petits partis d’opposition.

Les résultats définitifs doivent être annoncés dans les jours à venir par la Cour constitutionnelle, inféodée au pouvoir, selon l’opposition.

Dimanche, quelque 90.000 électeurs de cet archipel de 200.000 habitants s’étaient, massivement, rendus aux urnes pour des législatives et municipales, les plus importantes pour ce régime parlementaire.

Lundi soir, des centaines de personnes ont manifesté devant la Commission électorale, à Sao Tomé, craignant des fraudes en faveur de l’ADI.

Preuve de la violence de la contestation, la voiture de la juge, Natacha Amado Vaz, a été incendiée et la police anti-émeute est intervenue pour disperser les manifestants.

Sao Tome et Principe est considéré comme un modèle d’alternance démocratique en Afrique centrale. Le pays, qui vit du cacao et du café et dépend à 90% de l’aide internationale (en attendant la mise en service des puits de pétrole découverts il y a quelques années), s’est ouvert au multipartisme en 1991, après quinze ans de régime marxiste et de parti unique du président, Manuel Pinto da Costa (MLSTP).

Comme au Portugal, l’ancienne puissance coloniale jusqu’en 1975, le président de la République – issu de l’ADI depuis 2016 – arbitre mais ne gouverne pas, d’où l’importance des élections législatives qui font émerger le premier ministre chef de gouvernement avec les pleins pouvoirs (sur notre photo le premier ministre Patrice Trovoada issu de l’ADI n’est pas sûr de conserver son poste)..

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