SOUDAN : Le général Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane remplace le général Awad Ibn Aouf à la tête de la transition

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Le ministre soudanais de la Défense, Aouad Ibn Aouf, n’aura tenu qu’à peine une journée. Contraint forcé par la rue, il a, lui aussi, annoncé sa démission comme chef du Conseil militaire de transition, vendredi, 12 avril, dans la soirée. Les événements se bousculent, donc, au Soudan où on ne sait pas combien de temps durera le nouveau venu, le général, Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane, un ancien illustre (moins connu) de la scène militaire soudanaise.

Plus tôt dans la journée, le Conseil militaire de transition avait annoncé que le président déchu Omar el-Béchir serait jugé au Soudan pour les crimes dont il est accusé, et qu’il ne serait pas extradé pour répondre d’accusations de crimes de guerre.

Il a, par ailleurs, promis qu’il restituerait le pouvoir à un gouvernement civil et que la période de transition pourrait même ne durer qu’un mois.
Le général, Omar Zaïne al Abidine, qui dirige le comité politique du Conseil militaire, a assuré que l’armée n’avait pas l’intention de conserver le pouvoir et que la solution à la crise traversée par le Soudan viendrait des manifestants.

« Nous sommes les protecteurs des revendications du peuple », a-t-il déclaré. « Nous ne sommes pas avides de pouvoir. »

Lui aussi lieutenant-général de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane était, jusqu’à sa nomination, inspecteur général des forces armées soudanaises. C’est un officier supérieur moins clivant que son prédécesseur. Au Conseil militaire, on pense qu’il sera mieux accepté par la rue d’autant plus qu’il pourrait vite céder son autorité à un gouvernement civil comme le demandent la rue et l’Union africaine.

Il faudra suivre avec intérêt le rôle que vont jouer, dans les prochains jours, la Chine et surtout, la Russie, qui étaient les principaux protecteurs du général, Omar el-Béchir. La Chine était le principal investisseur du pays sous el-Béchir, alors que la Russie, assurait, militairement, la protection du président déchu.

On suivra, également, avec intérêt comment évolueront les relations entre la nouvelle équipe au pouvoir à Khartoum (militaire ou civile) et les pays de la région. En Centrafrique où le 8e Accord de paix avait été signé sous la supervision de l’Union africaine, mais aussi, d’Omar el-Béchir, en mars, on attend de voir comment les rebelles (surtout les Sélékas) vont se comporter.

Il y a aussi le Sud Soudan, très riche en pétrole, qui est une création récente montrant le gros échec diplomatique et politique d’Omar el-Béchir.

Enfin, le Tchad où Idriss Déby Itno avait réussi, en faisant la paix avec Omar el-Béchir, à stabiliser sa frontière au niveau du Darfour d’où partaient des attaques des rebelles tchadiens pour le chasser du pouvoir.

Idriss Déby Itno, depuis le départ de Béchir du pouvoir, suit, attentivement, l’évolution de la situation au Soudan. Car très vite, il risquerait d’avoir à faire face à deux fronts : les rebelles venant de Libye (que l’armée française avait mis en déroute il y a deux mois) et la rébellion qui se (re)formerait depuis le Darfour, et qui est, souvent, synonyme de grosse menace pour le pouvoir de N’Djamena.

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