TERRORISME : La Tunisie, le Maroc et l’Algérie, tous, « pays sûrs » selon le Bundestag ?

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Le Bundestag (chambre basse du parlement) a validé, vendredi, 13 mai, l’inscription de la Tunisie, du Maroc et de l’Algérie, sur la liste des « pays sûrs », et ce en référence aux normes européennes. En réalité, quand on examine les craintes que suscitent les risques terroristes en Algérie, au Maroc, et surtout, en Tunisie, pays africain comptant le plus grand nombre de djihadistes partis en  « pèlerinage islamiste », en Syrie ou en Irak, il y a de quoi s’inquiéter. Ce que n’a pas manqué de faire le Bundesrat (chambre haute du parlement), ce qui, du tout, contrecarre les plans du Bundestag. Car en réalité, l’objectif recherché, ici, c’est de limiter les chances des Tunisiens, des Marocains et des Algériens d’obtenir l’asile en Allemagne. Mais le Bundesrat ayant découvert la grosse manoeuvre, cette mesure risque d’être bloquée par ses élus.

Ce projet porté par la chancelière allemande, Angela Merkel (sur notre photo avec le premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, le 14 janvier 2016, à Berlin), destiné à restreindre les arrivées de migrants maghrébins, pourrait échouer, en juin, au Bundesrat, en raison du poids, dans cette assemblée, des Verts et du parti de gauche radicale Die Linke, opposés à une telle mesure.

Un total de 424 députés a voté, vendredi, au Bundestag, en faveur de cette inscription, 143 élus ont voté contre et trois se sont abstenus.

Associations de défense des droits de l’Homme et membres de l’opposition dénonçaient l’inscription de ces pays sur cette liste en raison, notamment, des discriminations visant les homosexuels, les atteintes à la liberté d’expression et les cas de torture qui y sont recensés.

C’est un « vendredi noir pour le droit d’asile en Allemagne », a déploré Andrej Hunko, député de Die Linke, tandis que l’association Pro Asyl considère la loi inconstitutionnelle.

L’an passé, quelque 26.000 personnes en provenance du Maghreb sont arrivées en Allemagne. Elles représentent moins de 1% des demandes d’asile, mais, leur retour au pays est un casse-tête pour les autorités allemandes car elles ne disposent, en général, pas de papiers d’identité fiables.

L’Allemagne a accueilli, en 2015, plus d’un million de demandeurs d’asile, un flux qui inquiète une large part de l’opinion allemande et a placé Angela Merkel sous le feu des critiques, en raison de sa politique jugée trop généreuse à l’égard des réfugiés. En réalité, il est plus juste de bien préciser : des réfugiés syriens et irakiens, qui le plus souvent, arrivent en Allemagne via la Turquie, l’amie éternelle de l’Allemagne.

Cette pression s’est accentuée dans la foulée du scandale provoqué par une série d’agressions sexuelles commises dans la nuit du Nouvel An et dont les auteurs présumés étaient, selon la police, en majorité, originaires de pays du Maghreb.

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