TOGO : Faure Gnassingbé expérimente les vertus de la diplomatie économique

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Robert Dussey est décidément très actif. Depuis sa prise de fonction, le 23 septembre 2013, comme ministre des Affaires étrangères, la diplomatie togolaise est passée à la vitesse supérieure. En dehors de plusieurs rendez-vous importants dont un Sommet au Koweït, une visite réussie, du président togolais, Faure Gnassingbé, chez son homologue français, François Hollande, avait été organisée, les 14 et 15 novembre, avant sa participation, les 6 et 7 décembre, au Sommet de la paix et de la sécurité, à l’Elysée. Désormais, le Togo compte favoriser les investissements et promouvoir l’économie à partir des traditionnelles relations diplomatiques qu’il entretient avec les pays étrangers.

C’est pourquoi sur l’inspiration du président, Faure GnassingbéRobert Dussey a entrepris de développer une diplomatie économique, comme on le voit dans les pays occidentaux et émergents. A lui de créer, de penser et d’innover dans ce secteur grâce auquel le président nourrit de saines et grandes ambitions. Du boulot en perspective pour le jeune ministre.

Ce concept n’est pas encore répandu en Afrique. Les homologues africains de Robert Dussey suivront son expérience, avec intérêt, avant d’appliquer le concept à leur propre diplomatie. L’Afrique du Sud, s’y essaie, déjà, pas toujours avec bonheur.

On a encore à l’esprit le terrible fiasco de l’offensive de Jacob Zuma en Centrafrique où François Bozizé comptait remplacer les soldats tchadiens par ceux d’Afrique du Sud moyennant quelques puits de mines et quelques vastes hectares de forêt. Bozizé escomptait, en outre, un appui diplomatique de l’Union africaine, dans la gestion du dossier centrafricain, où la présidente de la Commission, Xhosazana Dlamini-Zuma n’est autre que l’ex-épouse du très décevant président sud-africain. Bilan : 13 soldats sud-africains tués et des dizaines d’autres blessés lors de l’entrée de Séléka le 24 mars 2013 dans Bangui. Cette diplomatie économique version Zuma lui a valu quelques diatribes au parlement sud-africain. Ce n’est pas de sitôt qu’il recommencera.

Le Togo, lui, veut promouvoir une autre forme de diplomatie économique. Avec modestie et intelligence. En Grande-Bretagne, celle- ci a commencé par la réouverture de l’ambassade du Togo, à Londres, le 9 janvier 2014. Fermée en 1991 pendant la crise socio-politique que connaissait le pays, cette ambassade jusqu’au début de cette année ne figurait sur aucune carte diplomatique du Togo.

Il faut ajouter que le Togo a laissé une très bonne impression au Conseil de sécurité où il s’est, particulièrement, illustré de belle manière, en 2012 et 2013, dans le traitement des dossiers du Mali, du Centrafrique, de la Somalie, du Soudan du Sud, de la Syrie, de l’Iran et de la piraterie maritime, pour ne citer que ceux- là. Cette implication là où se décide l’avenir du monde, a permis à certaines puissances de relever leurs grilles d’analyse sur ce pays dont la taille est le dixième de la superficie de la France (56.785 km2).

Le ministre togolais des Affaires étrangères, à l’issue de son voyage, à Londres, a annoncé que le gouvernement britannique s’engageait à réexaminer la dette togolaise qui s’élèverait à 11,9 millions de livres sterlings. Le chef de la diplomatie togolaise a, aussi, sollicité et obtenu l’appui et le renforcement de l’assistance technique du gouvernement britannique aux efforts de coordination sous-régionale en matière de lutte contre la piraterie en mer et au niveau bilatéral.

Le Togo étant ouvert aux investisseurs britanniques, il souhaite, vivement, bénéficier de la « UK Trade and Investment Strategy » et du « Britain Open for Business », qui sont des mesures d’encouragement des entreprises britanniques à commercer et à investir sans crainte, dans les pays étrangers.

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