TUNISIE-ISRAEL : Kaïs Saïed mis dos au mur par Benyamin Netanyahou ?

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Cette semaine, la zone portuaire de Sidi Bou Saïd a subi deux attaques de drones. Ce sont, précisément, deux navires de la flottille Soumoud, en partance pour Gaza, qui ont, successivement, été visés. Informées de la première attaque, ainsi que, des soupçons pesant sur Israël, les autorités locales ont préféré privilégier la thèse d’un accident interne au bateau, avant d’être contraintes de se raviser, suite à la publication de vidéos réfutant leurs allégations sur le déroulement des faits. Peu de temps après, le Qatar était frappé par une attaque israélienne.

A l’inverse de Kaïs Saïed qui aboie beaucoup mais ne mord jamais (notre photo quand il a appris le bombardement des drones israéliens), Benyamin Netanyahou parle peu, mais agit toujours. En effet, le premier ministre israélien a souvent parlé de sa mission de pourchasser et éliminer tous ceux qui se présentent comme étant des ennemis des Juifs, quel que soit le pays où ils se cachent. Il l’a, d’ailleurs, démontré à maintes reprises, depuis les attentats du 7 octobre commandités par le Hamas. Par contre, personne ne peut en dire autant du président tunisien, dont les croisades discursives contre Israël n’ont jamais été suivies d’effets concrets.

Jusqu’à récemment, la nation hébreue n’avait aucune raison valable de titiller le régime de Tunis. Mais, cette situation a changé avec l’arrivée des navires humanitaires à destination de Gaza pour stopper l’état de famine décrété par l’ONU. En dépit de l’absence de revendications par l’auteur des deux attaques de drones, le sentiment général est, majoritairement, celui d’une implication de l’Etat d’Israël. Cependant, les Tunisiens, qui sont parmi les rares populations arabes à afficher publiquement leur soutien à la Palestine, s’interrogent sur comment Kaïs Saïed va réagir. 

L’action humanitaire de la flotille Soumoud.

En juillet, il avait montré des images d’enfants palestiniens affamés et tués à Massad Boulos, l’émissaire de la Maison Blanche pour l’Afrique, lors de sa visite au Palais Carthage. Un des nombreux exemples de l’agitation qui caractérise, désormais, le leader tunisien. Maintenant que la souveraineté de son pays, dont il se veut le farouche défenseur, a été foulée, que fera-t-il ? A Afrique Education, nous doutions, dès le départ, de sa sincérité, et en avons eu confirmation lorsque ses équipes ont tenté de contredire les faits rapportés dès la première attaque de drone. 

Avec ce qui vient de se passer sur son territoire, Kaïs Saïed se retrouve dos au mur, et ne peut se permettre aucune forme d’inaction. S’il ne se sent pas capable d’entrer en conflit ouvert avec Benyamin Netanyahou, comme l’a fait le premier ministre qatari, en déclarant que son homologue juif devrait être traduit en justice à cause de sa forte propension à mépriser le droit international, il pourrait, au moins, déposer une plainte devant les autorités internationales compétentes. Car, seul Israël voit d’un mauvais œil l’action humanitaire de la flottille Soumoud.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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