UNION INTERPARLEMENTAIRE : L’Algérie décline la présidence de la Commission sur le terrorisme à cause d’Israël

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L’Algérie a finalement décidé de ne pas assurer la présidence du groupe consultatif de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. A cause d’Israël. Est-ce une fuite en avant les deux pays étant membres de cette organisation et donc appelés à travailler ensemble directement ou par personnes interposées ?

Au lendemain de son élection à ce poste en mars dernier, son représentant au sein de cette commission de l’Union interparlementaire (UIP), Mounir Bouden, actuel vice-président de l’Assemblée populaire nationale algérienne (APN), avait sollicité l’avis de sa hiérarchie, compte tenu de l’adhésion d’Israël comme nouveau membre dudit groupe (notre photo de Brahim Boughali, président de l’APN qui a donné un avis défavorable à la demande de son adjoint de présider la commission).

Selon des informations locales, les autorités algériennes auraient demandé à Mounir Bouden de renoncer à cette fonction « afin d’éviter un éventuel incident avec le représentant d’Israël ». Une décision plutôt logique quand on sait que les capitales algérienne et israélienne sont en froid depuis longtemps sur le dossier du conflit israélo-palestinien, et, encore plus, depuis la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël en décembre 2020, après environ deux décennies de séparation.

Si Alger souhaite, malgré tout, demeurer membre du groupe consultatif de l’UIP contre le terrorisme, il y a tout de même lieu de s’interroger sur sa réaction dans le futur lorsque Jérusalem accédera à la présidence dudit groupe. D’aucuns n’hésitent pas de parler de fuite en avant. L’Algérie devrait, logiquement, démissionner de l’UIP en cas d’adhésion d’Israël mais refuser juste d’assurer la présidence de l’organisation parce que l’Etat hébreu en devient membre, est un non-sens.

La commission antiterroriste de l’UIP a été créée en 2017 avec pour objectif de rassembler les parlementaires des pays du monde entier et trouver des solutions face à l’insécurité. Elle tient ses réunions deux fois par an pendant les assemblées de l’UIP, et est en partenariat avec l’ONU.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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