Ce ne sera, certainement, pas de gaieté de cœur que les créanciers publics, emmenés par le FMI, vont, de concert procéder à l’annulation de la dette publique du Zimbabwe. C’est un pays qu’on a, volontairement, mis à plat. Son système monétaire avait atteint une expression nulle et ne répondait plus à rien : l’inflation, à un moment donné, dépassait 1000% au point qu’on a même arrêté de la calculer. Pour s’acheter du pain, il fallait, parfois, s’armer d’une brouette de billets de banque. La monnaie n’avait plus aucune valeur.
Pour faire face à cette banqueroute financière, il a fallu prendre son courage à deux mains, et entreprendre une profonde restructuration de l’économie, ce que Camarade Bob a su faire.
Résultat, le Zimbabwe a obtenu la promesse d’effacement des arriérés de sa dette publique de la part de ses principaux créanciers que sont le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. C’est un premier pas fait par les plus gros qui, sans doute, sera suivi par d’autres.
La mesure qui prendra effet en septembre prochain, a été décidée, lors d’une réunion conjointe entre les autorités monétaires zimbabwéennes et les institutions monétaires, en marge des réunions annuelles de la Banque africaine de développement, à Lusaka, fin mai 2016.
Le ministre zimbabwéen des Finances, Patrick Chinamasa, précise que la stratégie de résolution de la dette du pays déposée, à Lima, au Pérou, en octobre dernier, sera approuvée aux réunions du conseil du FMI et de la Banque mondiale, prévues en septembre.
« Une fois que les conseils se seront réunis en septembre et qu’ils auront accepté les conditions définitives, les ressources seront immédiatement acceptées. En septembre, les arriérés seront effacés et nous allons commencer un nouveau processus de réengagement axé sur les nouveaux financements », a-t-il indiqué.
Le Zimbabwe est endetté à hauteur de 10 milliards de dollars. Au cours de la réunion, ont été présentées des conditions définitives détaillant la façon dont le pays compte dégager 1 milliard 800 millions de dollars d’arriérés.
Le gouvernement zimbabwéen annonce, par ailleurs, des mesures de rationalisation de ses dépenses à hauteur de 66%, ce qui lui permettra de réaliser 200 millions de dollars d’économie.
Bref, Camarade Bob commence à respirer.