SPONSORING DU RWANDA : Le Bayern Munich évite de peu un boycott mondial

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Six mois. C’est le temps qu’il aura fallu au Bayern Munich de tenir compte de la décision, prise en début mars, par l’Allemagne de suspendre l’aide au développement versée au Rwanda. En effet, le club bavarois a, enfin, cédé à l’immense pression médiatique et à celle de ses fans lui demandant de revoir son partenariat commercial avec le gouvernement de l’envahisseur, Paul Kagame. Evalué à 5 millions d’euros par an, cet accord prévoyait plusieurs volets, dont la promotion, l’investissement, et la formation sportive. Seule cette dernière sera maintenue. 

A la question de savoir comment le leadership du Bayern Munich a-t-il fait pour se laisser endormir de la sorte, bien malin est celui qui pourra répondre (sur notre photo, la publicité du Rwanda a disparu). Alors que le Rwanda a démontré à l’opinion publique mondiale qu’une ancienne survivante de génocide pouvait se transformer en baffoueuse du droit humanitaire, toutes les alertes auraient dû virer au rouge au moment où les équipes de Kagame introduisaient leur demande de sponsoring. Pour une affaire que des médias, comme Afrique Education, dénoncent depuis un moment, le club ne peut invoquer l’ignorance.

Le Bayern Munich ayant, de peu, évité un boycott planétaire de sa marque, l’attention se tourne maintenant vers le PSG, Arsenal et Atletico Madrid, qui jouent également gros en ignorant sciemment les appels de Kinshasa, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, à tourner le dos à Kigali, en raison de son opération d’invasion et de pillage dans l’Est de la RDCongo. La cheffe de la diplomatie rdcongolaise, qui vient de conserver son poste après le remaniement ministériel, continue sa discrète montée en puissance.

5 millions d’euros par an : Telle est la valeur de cet indigne sponsoring.

Au Rwanda de Paul Kagame, la descente aux enfers se poursuit, sans surprise, et devrait, même, s’accélérer. Il suffit d’imaginer ce qu’il adviendrait du pouvoir de Kigali, si ses troupes, supervisant le trafic illicite des terres rares dans la région de Goma, venaient à être expulsées du territoire rdcongolais. A peine les vannes de l’aide au développement de l’Occident ont été fermées que le cœur du pouvoir rwandais vacille comme on ne l’imaginait pas. Tels sont les aléas de bâtir un modèle économique national basé sur la prédation des ressources de son voisin.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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