Emmanuel Macron doit partir. Pas dans la violence, ni dans l’humiliation, mais, dans un acte démocratique clair : Une démission suivie d’une élection présidentielle anticipée. Le pays y gagnerait en apaisement, en clarté et en légitimité.
Parler de remaniement, c’est entretenir l’illusion d’un changement. Nommer un nouveau premier ministre, c’est faire du rafistolage politique et maintenir un système qui refuse de voir la réalité en face. C’est aussi continuer à mépriser le peuple français, qui n’en peut plus d’un président dont l’unique obsession semble être de donner plus d’argent aux riches et à des cabinets de conseil de moralité douteuse comme la compagnie américaine McKinsey.
Certains voudraient nous faire croire que la crise actuelle est gouvernementale, qu’un nouveau premier ministre suffirait à calmer les tensions, à relancer l’action. Mais, le problème de la France ne se situe ni à Matignon, ni à l’Assemblée nationale. Le cœur du blocage se trouve à l’Élysée. Le problème de la France, aujourd’hui, c’est Emmanuel Macron.
Depuis les élections législatives de 2022, où il a perdu la majorité absolue, il a refusé d’entendre le message des urnes. Plutôt que d’en tirer les conséquences, il a choisi de passer en force, multipliant les 49.3, gouvernant sans débat, imposant des réformes rejetées massivement, comme celle des retraites. Il s’est assis sur le vote des Français, préférant l’autorité solitaire au compromis démocratique.

Un président en rupture avec la démocratie
Ce mandat est devenu celui de la ruse et de la mauvaise foi. Emmanuel Macron tord les règles, manipule les institutions et évite toute remise en question. Il continue de gouverner comme s’il disposait d’un blanc-seing, alors que sa légitimité politique est profondément entamée.
Certains Français songent déjà à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. Mais, ce serait un nouveau tour de passe-passe pour repousser l’échéance. Cette stratégie ne résoudrait rien. Dissoudre, pour quoi faire ? Reproduire les mêmes blocages ? Obtenir un sursis ? Non. Le véritable blocage, c’est Macron.
Le seul geste responsable : Démissionner
A ce stade, il ne reste qu’une option réellement démocratique : Qu’Emmanuel Macron démissionne et qu’une élection présidentielle anticipée soit organisée. Ce serait un acte de lucidité et de responsabilité.
La France a besoin d’un nouveau départ, d’un pouvoir qui respecte les institutions, les corps intermédiaires, la voix du peuple. Elle a besoin d’un président qui gouverne avec, et non contre, le pays. Le système actuel est à bout de souffle. Et changer le premier ministre ne réglera rien, pas plus qu’un nouveau discours ou une stratégie de communication.
Le double discours d’Emmanuel Macron
Ce qui ajoute au malaise, c’est le double discours permanent du chef de l’Etat. A l’étranger, il se pose en champion de la démocratie. Il donne des leçons aux pays africains, dénonce les régimes autoritaires, plaide pour des élections libres pendant que, chez lui, il méprise les mouvements sociaux, muselle le parlement, refuse le référendum et gouverne par décret.
Cette incohérence ne passe plus. Elle mine la crédibilité de la France. Elle révèle une vision verticale, technocratique où la démocratie est tolérée tant qu’elle ne gêne pas les décisions du sommet. Comme quoi, la vertu n’est pas toujours là où on l’imagine.
Un peuple fatigué et méprisé
Les Français sont épuisés par ce quinquennat. Les inégalités explosent, les services publics s’effondrent, le pouvoir d’achat recule et l’écoute politique est devenue inexistante. Face à cela, Emmanuel Macron continue de protéger les intérêts des plus aisés, refusant toute remise à plat du modèle économique, tout dialogue réel avec les citoyens.

Et que propose-t-il ? De changer de visage à Matignon ? De recycler les mêmes figures politiques déjà connues ? C’est, non seulement, insultant pour l’intelligence des Français, mais aussi, révélateur d’un président totalement coupé des réalités sociales.
Une alternative est possible
Non, la France n’est pas condamnée à subir ce cycle infernal de crises politiques et de réformes imposées. Il existe une alternative, mais, elle commence par une rupture nette avec le macronisme, c’est-à-dire, une rupture avec la personnalisation excessive du pouvoir, l’autoritarisme institutionnel et le mépris du peuple.
Emmanuel Macron doit partir. Pas dans la violence, ni dans l’humiliation, mais, dans un acte démocratique clair : Une démission suivie d’une élection présidentielle anticipée. Le pays y gagnerait en apaisement, en clarté et en légitimité.
Car, aujourd’hui, ce que le peuple réclame, ce n’est pas un nouveau plan de communication. C’est un vrai changement de cap.
Jean-Claude DJEREKE
est professeur de littérature à l’Université de Temple (Etats-Unis)