PRIX NOBEL DE LA PAIX : Pourquoi Donald Trump ne pouvait pas l’avoir

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Créé en 1901, le Prix Nobel de la Paix récompense les personnalités ou les institutions qui se sont distinguées par leurs actions en faveur de la paix et de la fraternité entre les peuples. Durant son mandat présidentiel (2017-2021), Donald Trump aurait cherché à renforcer son image d’artisan de paix à travers plusieurs initiatives diplomatiques, notamment, au Proche-Orient. Certains observateurs ont même évoqué la possibilité d’une nomination. Pourtant, le Comité Nobel n’a pas jugé opportun de lui décerner cette distinction. Dès lors, une question se pose : Pour quelles raisons Donald Trump n’aurait-il pas obtenu le Prix Nobel de la Paix, malgré certaines démarches en faveur de la diplomatie internationale ? Il serait possible de penser que cette décision découle à la fois du caractère limité et circonstanciel de ses actions, mais aussi, d’une personnalité et de valeurs jugées peu compatibles avec l’esprit du prix Nobel.

Des initiatives diplomatiques jugées limitées et ponctuelles

Donald Trump aurait, au cours de son mandat, tenté de marquer la scène internationale par des actions diplomatiques d’envergure. On peut citer, entre autres, la conclusion des Accords d’Abraham en 2020, qui ont permis une normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes, tels que les Emirats arabes unis et Bahreïn. Ces accords ont pu être perçus comme un geste en faveur de la paix régionale et de la stabilité politique.

Cependant, le Comité Nobel aurait pu estimer que ces initiatives, bien que notables, ne s’inscrivaient pas dans une démarche durable ni cohérente. Le Prix Nobel de la Paix récompense en effet une vision de long terme, fondée sur un engagement profond et constant. Or, les décisions souvent unilatérales de Donald Trump — telles que le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat ou la politique migratoire restrictive — auraient pu être interprétées comme des signaux contraires à l’esprit de coopération et d’ouverture que le Nobel cherche à encourager. Ainsi, le jury aurait considéré que ses efforts diplomatiques, plutôt circonstanciels, ne suffisaient pas à justifier une telle distinction.

Jorgen Watne Frydnes, président du Comité Nobel, brandit l’effigie de la gagnante du Prix Nobel de la Paix 2025, l’opposante vénézuélienne, Maria Corina Machado.

Une personnalité et des valeurs perçues comme éloignées de l’esprit du Nobel

Au-delà du bilan politique, le Comité Nobel accorde une importance particulière à la dimension éthique et symbolique des candidats. Or, le style direct et souvent provocateur de Donald Trump aurait pu être jugé contraire à la retenue et à la diplomatie attendues d’un lauréat du prix de la paix. Son franc-parler, s’il plaît à certains, aurait pu être perçu par d’autres comme un manque de sens du dialogue et de respect mutuel.

Par ailleurs, certaines controverses ayant marqué son mandat — notamment autour de ses prises de position sur les questions raciales ou de son libéralisme économique jugé excessif — auraient pu nourrir l’idée que ses valeurs ne correspondaient pas pleinement à l’idéal d’harmonie, de tolérance et de solidarité humaine défendu par le Comité Nobel. Dans cette perspective, il serait compréhensible que le jury ait préféré réserver la distinction à une personnalité incarnant davantage la constance et la cohérence morale.

Maria Corina Machado, opposante au pouvoir du président du Vénézuéla, Nicolas Maduro, a obtenu le Prix Nobel de la Paix 2025.

En conclusion, si Donald Trump a pu entreprendre certaines actions diplomatiques remarquées, celles-ci n’auraient pas suffi à convaincre le Comité Nobel de leur portée véritablement pacifique. Son style politique, sa communication directe et certaines décisions controversées auraient pu entamer sa crédibilité en tant que symbole de paix. Le refus du Comité s’expliquerait donc par une volonté de préserver la cohérence du Prix, qui vise à récompenser un engagement global, sincère et durable au service de la paix et de l’humanité.

Cela dit, une question se pose concernant l’interrogation plus large de la nature même du prix Nobel de la Paix : Doit-il saluer des résultats concrets et ponctuels, ou plutôt consacrer un parcours empreint de valeurs humanistes et universelles ?

Par Dr. Lahcen Benchama

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