COP 26 : Pourquoi les pays africains sont encore perdants

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Ce lundi, 1er novembre 2021, s’est déroulé, à Glasgow, en Ecosse, la COP 26 (Conférence of the Parties). Quel sont les enjeux fondamentaux de cette conférence pour la planète, mais notamment pour l’avenir des pays africains ?

Les pays africains ne doivent en aucun cas payer les pots cassés des pays riches, raison pour laquelle, l’Afrique attend une action conséquente dite « gagnant-gagnant » de la part des pays riches pour ainsi répondre au réchauffement climatique qui est l’un des enjeux décisifs du 21e siècle.

Lors de la COP21 à Paris, le 30 novembre 2015, les pays du Nord s’étaient concertés pour un accord de 100 milliards de dollars, par an, pour financer la transition énergétique des pays du Sud. L’Afrique a toujours en mémoire l’échec flagrant de la COP 21 pour elle. En effet, les pays développés avaient fait la promesse d’un accord de 100 milliards de dollars, par an, pour aider les pays en développement. Les pays qui en ont le moins font de grandes concessions pour remédier au changement climatique, les pays riches, eux, doivent faire des efforts considérables sur le financement, car selon beaucoup de pays africains, cet accord de 100 milliards de dollars est très insuffisant. Cependant, les pays riches se défendent en disant que le compte y est ! Actuellement, ce point reste encore l’une des principales crispations entre les pays développés et les pays en développement. Un échec pour l’Afrique en 2015 mais notamment pour la France, pays hébergeur de cette conférence internationale. D’ailleurs, selon le président de la République française, Emmanuel Macron, la COP 26 a réaffirmé l’importance des 100 milliards de dollars, qui ont mis énormément de retard depuis la COP 21, il y a donc 6 ans (sur notre photo le président en exercice de l’Union africaine, Félix Tshisekedi a prêché dans le désert comme ses homologues africains).

En Afrique, le charbon reste la principale source d’énergie pour la production d’électricité par exemple. Néanmoins, lors de cette COP 26, pour la première fois, tous les Etats notamment l’Afrique du Sud, ont assigné la diminution du recours au charbon. Une décision très surprenante de la part du premier émetteur de gaz à effet de serre du continent et dépendant de cette ressource à 90 %. De plus, il faut savoir que plus de 100 Etats, notamment, le Cameroun, le Gabon et la Côte d’Ivoire, se sont donné 10 ans pour stopper, mais aussi, inverser la déforestation. Un plan de 12 milliards de dollars mis sur la table pour ainsi protéger les forêts. Une résolution inattendue surtout de la part du Gabon et de la Côte d’Ivoire, qui sont les deux pays les plus exportateurs de bois en Afrique. Concernant le Cameroun, un rapport de l’ONACC faisait savoir qu’entre 2000 et 2019, le Cameroun a perdu près de 2 milliards de dollars de son massif forestier. Un chiffre très alarmant mais qui ne modifie toutefois pas le rythme de la déforestation. Alors que lors de la COP 21 en 2015, un traité avait été signé pour que la déforestation soit diminuée de façon considérable.

La COP 26 où l’Afrique n’a pratiquement rien obtenu des grands pollueurs.

L’Afrique ne joue qu’un rôle mineur dans le changement climatique, et c’est pour cela qu’elle souhaite que les pays développés tiennent leur engagement énergétique et qu’ils financent la transition de ceux qui polluent le moins et de ceux qui ont le moins de ressources. Néanmoins, dans ce genre de conférence internationale, c’est la loi du plus fort qui triomphe et qui mène la cadence. Les pays africains sont certes écoutés mais ne sont pas entendus et finissent toujours par signer les conventions qu’on leur présente, qui sont très rarement à leur avantage. Le financement des pays développés au pays en développement, sont loin d’être à la hauteur des efforts que les pays en développement font pour lutter contre le changement climatique. En réalité, il est impossible de corréler l’environnement et l’économie, il faut choisir ! Si l’on met en avant l’environnement, alors on accepte que l’économie y prenne un coup et a contrario, si l’on met en avant l’économie, alors on accepte que l’environnement soit victime de nos activités néfastes pour lui. Mais sans environnement, il n’y a pas d’économie possible.

TEDGA Marc Aurélien (stagiaire)

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