ACCORD ACP-UE : Vers un renouvellement plombé par la crise financière de l’Europe ?

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La haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et la Commission européenne, ont lancé, mardi, 6 octobre, une consultation publique sur le partenariat entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), après 2020, année où l’Accord UE-ACP de Cotonou viendra à expiration.

L’Accord de Cotonou est l’accord de partenariat le plus complet dont dispose l’UE pour régir les relations entre 78 pays en développement d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, d’une part, et l’UE, d’autre part.

Il comprend une dimension politique, une dimension de coopération économique et commerciale, ainsi qu’une dimension de coopération au développement, liée pour sa part, à un instrument financier connu sous le nom de Fonds européen de développement (FED).

Différentes parties prenantes et parties intéressées sont consultées sur plus de 40 questions, qui vont bien au-delà des seules questions commerciales et de coopération au développement. Des questions telles que la paix et la sécurité, la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, la croissance durable et inclusive, les migrations, la coopération politique et bien d’autres, encore, sont à l’ordre du jour d’un processus de consultation et de réflexion.

Cette consultation s’étalera sur 12 semaines à compter de mardi, 6 octobre. « L’heure est venue de dresser le bilan de notre coopération, afin de trouver de nouvelles voies à suivre pour notre partenariat, fondées sur les défis et les intérêts qui nous sont communs à tous.», explique Federica Mogherini, pour justifier cette consultation-marathon.

«En lançant la consultation publique, nous ouvrons un débat destiné à réfléchir aux questions sur lesquelles un futur partenariat pourrait être centré et à la manière d’en faire un vecteur efficace de promotion de nos intérêts communs, compte tenu des multiples défis auxquels nous devons faire face», a, pour sa part, indiqué Neven Mimica, commissaire chargé de la Coopération internationale et du Développement.

Cette consultation sera un aspect essentiel de l’analyse que la Commission entend réaliser en 2016. Elle évaluera les forces de cet accord de partenariat, ainsi que ses possibilités d’amélioration.

Les relations entre l’UE et les pays ACP sont établies de longue date, puisqu’elles remontent à 1975 et à la première Convention de Lomé. Cette dernière a succédé à la première Convention de Yaoundé de 1963, qui liait la Communauté économique européenne et les anciennes colonies de certains de ses Etats membres.

Des accords de partenariat successifs ont modelé les relations jusqu’à ce jour. L’accord de partenariat UE-ACP, actuellement, en vigueur a été signé le 23 juin 2000, à Cotonou, au Bénin. Depuis lors, il constitue le cadre des relations de l’UE avec 78 pays d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes et du Pacifique. Il a été révisé, en 2005 et en 2010, conformément, à ses dispositions. Cet accord a été conclu pour une période de vingt ans et viendra à expiration le 29 février 2020. Il est un instrument, juridiquement, contraignant établissant des institutions communes et fournissant un cadre de dialogue avec chacun de ses membres. Il comprend une dimension politique, une dimension de coopération économique et commerciale, ainsi qu’une dimension de coopération pour le financement du développement.

La question que les ACP se posent, cependant, c’est de savoir jusqu’à quelle hauteur pourra aller l’Union européenne, ses principaux pays membres et pourvoyeurs d’aide, étant, durement, frappés par la crise financière. Alors qu’au même moment, les ACP n’ont plus besoin de l’aumône, mais des moyens financiers véritables qui leur permettraient de construire leurs économies afin de stopper l’immigration africaine qui constitue un facteur de déstabilisation certain des pays de l’UE.

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