ACP-UE : Début des négociations en vue de la signature d’un nouvel accord

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En moins de deux ans, les pays ACP (Afrique Caraïbe et Pacifique) sont appelés à renouveler les conditions de leur coopération avec l’UE (Union européenne). En marge de la 73e session de l’Assemblée Générale des Nations-Unies, à New York, les deux parties se sont retrouvées, vendredi, 28 septembre, pour lancer, officiellement, le processus des négociations qui mènera à un nouvel accord.

Le lien entre le groupe ACP et l’UE était établi à l’article premier du chapitre 1 de l’Accord de Georgetown, l’acte constitutif du groupe ACP, qui stipule que « les membres du groupe ACP sont les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique qui sont signataires de la Convention de Lomé et du présent Accord  ». Le groupe ACP souligne que le partenariat ACP-UE est une réalisation unique et précieuse qui a renforcé les liens entre les peuples et les pays ACP et de l’UE au cours des 45 dernières années de son existence. L’ouverture des négociations, vendredi, 28 septembre, marque la continuité de la confiance dont les parties au partenariat ont besoin.

« Des difficultés, des malentendus et des pièges peuvent surgir dans la coentreprise de négociations, mais nous devons rester fermes, utiliser notre «sagesse pratique» pour les surmonter. «La sagesse pratique», l’autre dénomination de la phronèse d’ARISTOTE, dit Paul RICOEUR dans son travail soi-même comme autre, «consiste à inventer un comportement juste adapté au caractère singulier du cas». Cela peut nous aider à surmonter les apories, les «désaccords raisonnables», les «illusions objectives» et les risques d’impasse inhérents à tout processus normal de négociation », a déclaré le professeur, Robert Dussey, chef de la diplomatie togolaise et négociateur en chef côté ACP de ce futur accord (sa photo avec le chef de la délégation de l’UE et les autres membres lors de la première rencontre en marge de la 73e session de l’Assemblée Générale de l’ONU le 28 septembre à New York).

Avant de poursuivre : « Nous devons veiller à ce que la coopération ACP-UE serve réellement la cause du développement des pays ACP. La coopération ACP-UE ne peut conduire au développement souhaité et espéré par les Etats ACP que si elle ne détruit pas leurs initiatives de développement endogènes, si elle ne transige pas – pour emprunter le mot à Amartya SEN – les «capacités» des pays ACP à travers la désindustrialisation et le démantèlement de leurs économies. C’est dans l’intérêt économique et stratégique de l’Europe que les pays ACP se développent. Penser autrement serait un manque d’ambition ».

La signature d’un accord ne sera pas chose aisée. De nombreux sujets seront à l’ordre du jour des négociations à venir. Ces sujets concernent des domaines (à des fins d’illustration) tels que l’économie et l’investissement, la coopération au développement, la recherche et l’innovation technologique, le changement climatique, la guerre contre la pauvreté, la sécurité, le dialogue politique et les migrations. L’examen de tous ces sujets doit se faire dans un avenir proche dans une plus grande rationalité.

A l’heure où l’Europe n’est plus souveraine, sur le plan économique, dans les pays ACP, les deux parties tiendront compte de l’irruption des pays émergents dans l’économie mondiale. La Chine, particulièrement, semble être, aujourd’hui, le partenaire incontournable de 53 pays africains, notamment, après le 3e Sommet Chine-Afrique tenu, les 3 et 4 septembre, à Beijing, pendant lequel la Chine a consacré 60 milliards de dollars pour son partenariat avec l’Afrique, pendant les trois prochaines années. Un engagement qui ne permet pas à ce pays de s’ingérer dans les affaires intérieures de ses partenaires africains. L’Europe pourra-t-elle adopter la même attitude dans le futur accord ?

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