AFFAIRE DES 49 MILITAIRES IVOIRIENS RETENUS A BAMAKO : Après Bamako, la diplomatie togolaise s’est déployée à Abidjan

Date

Le président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a très bien reçu l’envoyé spécial du « Jeune Doyen » des chefs d’Etat de la CEDEAO, accepté, à la fois par Bamako et Abidjan, pour effectuer la facilitation entre les deux capitales. C’est donc le professeur, Robert Dussey, envoyé spécial du président du Togo, Faure Gnassingbé, qui s’est présenté, mardi, 19 juillet, au palais du plateau, pour rencontrer le maître des lieux. La veille, il avait entrepris, exactement, le même exercice, à Bamako, pour échanger avec le colonel-président, Assimi Goïta. Honneur aux deux parties qu’aucune d’elle n’ait songé à proposer comme facilitateur, un pays non africain ou les Nations-Unies alors qu’au sein de la CEDEAO, il y a tout ce qu’il faut pour résoudre un tel conflit. Il a fallu vite éteindre l’incendie car, au regard des positions ivoiriennes défendues ces derniers temps au sein de la CEDEAO visant à condamner la junte malienne, la situation aurait pu, très facilement, déraper. C’est bien que la Côte d’Ivoire reste un pays de dialogue comme on la connaissait sous Houphouët et que la verdeur des colonels qui tiennent le pouvoir au Mali, rappelle aux Africains que rien n’est perdu, et que l’espoir de l’Afrique est toujours entre les mains de ses enfants.

Le professeur, Robert Dussey, était, donc, porteur d’un message du président, Faure Essozimna Gnassingbé, qu’il a remis à son homologue ivoirien, le président, Alassane Ouattara (sur notre photo, le président togolais vient lui parler du dossier Mali le 3 avril à Abidjan). Sans jeu de mots, le chef de l’Etat de Côte d’Ivoire a salué le leadership régional de celui qu’il aime appeler « Notre jeune doyen », c’est-à-dire, le « président Faure Essozimna Gnassingbé dont l’engagement au service de la communauté ouest-africaine contribue à la consolidation de l’intégration régionale et africaine » (fin de citation).

Des questions bilatérales, multilatérales et sous-régionales ont été au coeur des échanges entre le président Ouattara et le professeur, Dussey, notamment, le sort des 49 soldats ivoiriens arrêtés à l’aéroport de Bamako le 10 juillet 2022.

Le chef de l’Etat ivoirien a salué l’implication personnelle de son homologue du Togo dans les initiatives visant à parvenir à la décrispation de cette situation et a remercié le colonel-président du Mali, pour sa disponibilité à œuvrer à un dénouement heureux de la question.

Comme s’il avait, déjà, tourné la page des 49 soldats incarcérés à Abidjan dans une affaire dont le dénouement est très proche, le président ivoirien a préféré jeter les bases futures d’une relation commune entre son pays et le Mali au sein d’une CEDEAO forte et prospère. Pour cela, il « a rappelé les relations séculaires de fraternité entre la République de Côte d’Ivoire et la République du Mali et a manifesté sa détermination à travailler, de concert avec la parte malienne, à un règlement rapide de cette question ».

Facilitateur reconnu par les deux parties, le président du Togo, a rappelé le professeur Dussey, est « disponible (de nuit comme de jour) à aider la Côte d’Ivoire sœur et le Mali frère, à s’accorder sur l’essentiel et à aller vers une solution concertée dans l’intérêt de chacun des pays ».

Les yeux sont désormais tournés vers Koulouba, à Bamako. Il faudrait que cette fâcheuse page soit vite tournée et que le colonel-président (que les Maliens adorent) reste concentré sur le succès de sa transition qui est une très grosse affaire.

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier