AFFAIRE HERVE BOPDA : Une histoire de Clan sans aucun doute

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Cent lapins ne feront jamais un cheval, cent soupçons ne feront jamais une preuve, mais, cent témoignages de victimes peuvent en dire le contraire : Hervé Bopda est-il complice des personnes haut placées dans le gouvernement et au niveau de l’Etat ?

Fils d’un homme d’affaire milliardaire camerounais décédé il y a 3 ans, Hervé Bopda qui fait trembler la sphère médiatique des réseaux sociaux, depuis quelques jours, est accusé dans de nombreux témoignages de victimes comme étant un insatiable prédateur sexuel qui harcèle, agresse, viole, menace et, probablement, tuerait selon des victimes, qui ont décidé de prendre la parole sous l’anonymat au cours d’un direct sur la page d’un lanceur d’alerte sur Facebook. Plusieurs plaintes ont été déposées contre celui-ci. La Commission des droits de l’homme et des libertés du Barreau du Cameroun a, de son côté, saisi le procureur de la République près le tribunal de première instance de Yaoundé. Même démarche d’un Collectif de 22 femmes, qui interpellent les institutions en charge de la sécurité nationale dans une lettre ouverte. Ce qui est étonnant dans cette histoire, c’est le mutisme accablant de la justice et du gouvernement devant cette affaire. Même si nous savons bien qu’il n’y a pas de principe de séparation des pouvoirs au Cameroun et que ceci n’est qu’une mascarade de parole et d’écrit, et que tout est contrôlé par la présidence de la République, une question se pose : Si un membre de la famille présidentielle était parmi les victimes de Hervé Bopda, le ministre de la Justice, le délégué général à la Sûreté nationale, le procureur général et le gouvernement, seraient-ils restés aux abonnés absents ? 10 milliards de F CFA alloués au ministère de la Promotion de la femme et de la famille pour 2024, ayant pour mission d’améliorer le statut et la situation de la femme et lutter contre les violences envers celle-ci. Mais non, il faut faire des économies, encore des économies malgré l’état d’urgence et la détresse des victimes. Aucune réaction de ce ministère que beaucoup qualifient de fictif !

Mais qui est réellement Hervé Bopda ? Quel type d’affiliation et de relation cet homme a-t-il pour que ce sujet soit si sensible à explorer ? Des fonctionnaires, des élus locaux et des sympathisants du RDPC, le parti au pouvoir, parlent de faire abstraction des causes et de présomption d’innocence. Un sujet sensible qui en cacherait un autre apparemment. Parmi les multiples témoignages, un a retenu mon attention. Malgré la gravité des faits et même si ces propos ne sont actuellement que des dires de la victime, Hervé Bopda userait, non seulement, de son arme pour intimider ses victimes, mais aussi, de ses relations pour impressionner ses proies. « Il m’a dit de monter dans sa voiture, qu’on partait au Palais de l’Unité à Etoudi pour voir un directeur aux cheveux gris », d’après une victime de Bopda sous l’anonymat. Un homme qui aurait de bonnes relations avec les gens de la présidence camerounaise, d’où le fait que le sujet soit si sensible et que les autorités policière et judiciaire auraient sans doute la crainte à traiter cette thématique ?

Aujourd’hui, nous connaissons bien notre Cameroun malheureusement. Aucun haut fonctionnaire de l’administration, commissaire, procureur, ne peut prendre d’initiative forte lorsqu’il s’agit de quelqu’un qui a des relations avec telle ou telle personnalité… L’affaire Hervé Bopda, pourrait prendre du temps comme l’Affaire Martinez Zogo, qui date d’un an déjà. Les mots qu’on connait bien prennent un sens cauchemardesque. Les libertés, la démocratie, le patriotisme, le gouvernement : tous ont un parfum de folie, de meurtre et d’insécurité palpable, qui ne cesse de grandir au Cameroun. Les victimes et les Camerounais réclament justice à juste titre.

NB : Je fais partie de cette génération des réseaux sociaux, qui dit cash ce qu’elle pense sans porter de gants et sans s’embarrasser de formules diplomatiques mais qui respecte bien évidemment les codes établis. Afrique Education a décidé de donner la parole à la jeunesse et montre ainsi aux jeunes de mon âge que nous ne devons plus nous limiter aux réseaux sociaux mais que les médias traditionnels nous sont également ouverts.

TEDGA Marc Aurélien

Etudiant âgé de 21 ans, titulaire d’un BTS SNIR à Paris (Systèmes numériques informatiques et réseaux)

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