FRANCE-RUSSIE : Vladimir Poutine voit clair dans le jeu d’Emmanuel Macron

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Le président, Emmanuel Macron, vient, une fois de plus, de prouver au monde entier qu’il est un homme au double langage. Se posant, depuis presque deux ans, en rare intermédiaire occidental entre les alliés de l’Ukraine dont il fait lui-même partie, et la Russie, le dirigeant français arborait un tout autre visage en coulisses. Les événements suivant le bombardement russe de la ville de Kharkiv du 17 janvier 2024 viennent le confirmer.

L’Elysée est passée maître dans l’art d’annoncer une chose mais d’en faire une autre. On l’avait déjà vue à l’œuvre avec la tentative de renversement du Niger d’Abdourahamane Tiani, laquelle s’était soldée par un double échec. D’abord, parce que le manque de moyens de sa politique fut exposé. Ensuite, parce qu’elle fut forcée de plier bagage.

Face à la Russie de Vladimir Poutine, qui est un morceau bien plus costaud que le Niger, le double langage employé par Paris ne pouvait qu’échouer, les Russes ayant une bonne connaissance du nombre de combattants étrangers engagés contre eux aux côtés des Ukrainiens. Et, la différence entre les autres mercenaires et ceux de la France étant la position sans ambiguïté des autres dirigeants étrangers à l’endroit de Moscou.

Après le bombardement à Kharkiv qui coûta la vie à un nombre important de combattants français, l’ambassadeur français en Russie, Pierre Levy, fut convoqué au ministère russe des Affaires étrangères, où il dut s’expliquer, des heures durant, sur cette affaire. La démarche de Moscou visant à mettre Paris en garde au sujet de son implication excessive dans le conflit avec Kiev.

Piquée dans son orgueil, la capitale française démentit les accusations du Kremlin, préférant attribuer ces dernières à de la désinformation. Pourtant, bien que les fake news soient maintenant monnaie courante, rares sont les cas de figure oú des instances gouvernementales des pays concernés se mettent en avant, à l’image du Parlement russe qui a formellement demandé à son homologue français s’il avait préalablement été mis au courant du déploiement de forces françaises dans le cadre de la guerre contre l’Ukraine.

En Afrique, en tout cas, la dénégation que nous observons des autorités françaises ne surprend personne, le nombre de fois où l’Hexagone a été suspecté de semer le trouble ne se comptant même plus.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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