AFRIQUE CENTRALE : Une région instable

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Qu’il s’agisse du Tchad, de la Centrafrique, du Cameroun, des deux Soudan ou des deux Congo, l’Afrique centrale est globalement instable.

A tout moment, ces pays peuvent connaître de graves désordres et basculer dans le chaos. Les populations civiles en sont les premières victimes.

Ce risque d’instabilité tient à la présence de milices armées, de groupes séparatistes, de mouvements djihadistes ( Boko Haram et ses affiliés), de factions luttant pour le pouvoir ou l’incertitude successorale tenant à l’âge du chef de l’Etat comme au Cameroun.

La richesse du sous-sol de certains pays comme les deux Congo, en particulier, suscite, depuis les premiers jours de leur indépendance, la convoitise des multinationales et de certains Etats. La Chine et la Russie, nouveaux venus sur le continent, veulent leur part.

A cela, il faut ajouter un trafic des armes rendu particulièrement actif du fait de la proximité de la Lybie, de la pénétration sur le marché africain des armes par de nouveaux acteurs comme la Turquie via les ports du Nigeria.

Dans la région, la France et la Russie se livrent à une féroce lutte d’influence. Les réseaux sociaux et agences de presse pro-russes inondent le territoire de messages haineux et de fake news qui ajoutent du chaos au chaos. Certains gouvernements comme celui de la Centrafrique relaient ces messages et les observent avec complaisance.

Les ambitions grandissantes de la Russie et la Chine, potentiels rivaux de la France et de l’Occident sont le fait majeur de cette dernière décennie en Afrique centrale.

La société de sécurité, Wagner, installée en Centrafrique a pris des contacts avec les Etats voisins en espérant de nouveaux contrats susceptibles de leur ouvrir l’exploitation des mines et du bois. La terreur que ces mercenaires inspirent aux populations locales ne facilite pas le commerce, l’agriculture et le retour à une vie normale.

Les Nations-Unies tentent de protéger les populations, comme des pompiers qui viendraient éteindre un incendie.

Cette région est une poudrière. Il n’est pas du tout certain que la communauté internationale ait pris véritablement conscience de la gravité de la situation, son attention étant monopolisée par la guerre en Ukraine et les tensions autour de Taïwan.

Patrick David 

Docteur en droit  

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