ALI BONGO ONDIMBA, LE MOINDRE RISQUE POUR LE GABON

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Comme il était prévisible, le candidat du PDG (Parti démocratique gabonais) à l’élection présidentielle du 30 août 2009, sera Ali Bongo Ondimba. Comme son nom ne l’indique pas, il est bien le digne fils aîné de feu le patriarche El Hadj Omar Bongo Ondimba, lui-même, digne successeur du très regretté Léon Mba, premier président du Gabon et père de la nation gabonaise. Contrairement à ce dernier, le patriarche a pu présider aux destinées de ce très beau et très riche pays pendant plus de quatre décennies. Au point que son nom se confondait avec celui du Gabon, lui étant le Gabon et le Gabon étant lui.

La génération intermédiaire composée de quadragénaires et de quinquagénaires actuellement aux différentes commandes du pays, dans l’administration, la politique, l’armée, le secteur privé ou la société civile, ne connaît que lui, et personne d’autre. C’est donc dire que le patriarche aura profondément marqué le Gabon.

En portant son choix sur son fils aîné, l’actuel ministre de la Défense et vice-président du parti, Ali Bongo Ondimba, le PDG a été bien inspiré. En effet, Ali, jusqu’à preuve du contraire, est le seul des 23 candidats à cette élection à pouvoir assurer réellement et avec le moins de problèmes et de blocages que quiconque d’autre, la gestion de l’Etat du Gabon, au lendemain du décès prématuré et inattendu de son regretté père. C’est autour de son nom que pourra se reconstituer le PDG modernisé  dont il est appelé naturellement à prendre la tête. Il ne faut pas éluder les turbulences qu’il aura à affronter quand il prendra possession du gouvernail. Même s’il sera soutenu par la très solide base militante du PDG, voire de la nouvelle majorité présidentielle qu’il aura constituée après sa (très probable) victoire, le 30 août, le quatrième chef d’Etat du Gabon n’aura pas du tout la tâche facile. Mais dans tous les cas, il est le candidat à cette élection le mieux préparé. De plus, lui au moins a pu faire ses preuves dans un secteur stratégique et difficile, celui de la défense où il a pu doter le Gabon d’un réel instrument capable de défendre l’intégrité territoriale. Qu’on se souvienne que ce n’était pas évident, cette fonction ayant été, des années durant, secrètement dévolue à l’armée française, toujours présente sur le territoire national, mais pour y assumer d’autres tâches.

De tous les 23 candidats à la succession du patriarche Ondimba, Ali est (de loin) le meilleur garant de la paix, de l’unité nationale et de la stabilité du pays. Dans ce Gabon où différents courants d’intérêts se choquent et ne cessent de s’entrechoquer, il présente le profil le plus rassembleur pour préserver les équilibres savamment mis en place par le défunt chef de l’Etat. Préserver la paix, l’unité nationale et la stabilité au Gabon, voudrait aussi dire que le prochain président devra se garder de bousculer violemment les acquis de l’ère Ondimba des uns et des autres. Or il souffle un mauvais vent chez certains candidats à la vision manifestement revancharde. Le Gabon post Ondimba n’a pas besoin d’être présidé par un chef d’Etat qui sort de l’aigreur. Il pourrait rapidement devenir un danger pour le pays. Les Gabonais dont on connaît l’esprit de tolérance et de modération inculqué par leur défunt président, n’ont pas besoin d’un chef d’Etat aux idées (négativement) révolutionnaires qui viendrait faire table rase de tout ce qui existe. Le Gabon de l’après-patriarche ne serait pas non plus gouvernable par un candidat manifestement anti-Ondimba qui puerait la haine et dont l’objectif serait de faire disparaître les 42 ans de son héritage. Le Gabon de l’après 8 juin 2009 doit être tenu par quelqu’un qui convie à la même table les exclus d’hier et ceux qui ne l’ont jamais été, afin qu’ils apprennent à regarder ensemble dans la même direction. Reconnaissant qu’il existe de grosses poches de pauvreté dans certaines zones du pays à cause d’une mauvaise redistribution des ressources, Ali Bongo Ondimba est mieux préparé que quiconque pour y apporter des corrections adaptées au nom de la préservation de la paix, de l’unité et de la stabilité qui règnent au Gabon.

Ayant observé la gestion au quotidien de son père et sa façon très africaine de gérer les différends et parfois de les anticiper pour qu’ils ne surviennent pas, Ali Bongo Ondimba est le candidat le mieux préparé à la fonction présidentielle. Il faut lui faire confiance et voter pour lui le 30 août 2009 parce qu’il est le moindre risque pour le Gabon et le plus accompli de tous les candidats à cette élection.

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