En visite de travail en Ile Maurice où il a été accueilli par son homologue, Maneesh Gobin, le ministre burundais des Affaires étrangères et de la Coopération au développement, Albert Shingiro, a été décoré, du Prix 2024 du Meilleur ministre de la Coopération au développement en Afrique. Créée par The Business Executive Group Ltd, cette distinction figure parmi les récompenses attribuables, aussi bien, aux organisations multilatérales actives en Afrique, qu’aux institutions souveraines africaines ayant contribué de manière substantielle à la bonne gouvernance sur le plan politique et celui du développement socio-économique.
Acteur clé du retour aux avant-postes du Burundi sur la scène internationale au cours de ces dernières années, Albert Shingiro ne pouvait que figurer dans la shortlist des lauréats potentiels pour ce prix, lui, dont l’engagement dans la mission de faire rayonner son pays dans la sous-région de l’Afrique de l’Est, sur le continent africain, et au-delà, n’est plus à démontrer. D’ailleurs, en remportant cette récompense, il ne fait que confirmer toute la confiance de son patron, le président de la République burundaise, Evariste Ndayishimiye, à son égard.
Logiquement ému lors de la cérémonie de remise du trophée, le diplomate en chef du Burundi a adressé un discours rempli de remerciements dont voici les grandes lignes :
« Tout d’abord, permettez-moi de remercier le gouvernement et le peuple mauricien pour l’accueil exceptionnellement chaleureux et l’hospitalité légendaire réservés à moi et à ma délégation depuis notre arrivée. Je tiens également à exprimer mes remerciements aux organisateurs pour la qualité et l’excellente organisation de cet événement très important « Gouvernance en Afrique, Prix 2024 » ».
« Cette distinction exceptionnelle me donne la confiance en moi et me motive à travailler encore plus dur aux côtés d’autres acteurs pour impacter positivement la gouvernance en Afrique et redonner à notre continent la place qui lui revient dans le concert des nations. L’Afrique, que nous voulons à travers sa Vision 2063, doit être une Afrique en paix et sûre, prospère, intégrée et politiquement unie, une Afrique avec une forte identité culturelle, un patrimoine commun, des valeurs et une éthique partagée, une Afrique dont le développement est axé sur les gens, une Afrique de la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l’homme, la justice et la primauté du droit, et enfin, une Afrique forte, unie, respectée et écoutée dans les négociations multilatérales » (sur notre photo, le ministre Albert Shingiro reçoit le Prix des mains de Madame Dr Baroness Paulette Kporo, CEO of the Business Executive Group Ltd).
« Ce moment spécial est une étape importante dans ma vie professionnelle. Votre considération à mon égard en tant que lauréat potentiel de ce Prix lors de cet événement me rend heureux et honoré. Ce Prix améliorera à coup sûr ma confiance en moi et me donnera plus de devoirs pour améliorer davantage mon travail de diplomate engagé et panafricain. Je tiens à remercier les membres du Jury de m’avoir sélectionné parmi une longue liste de noms. En cette gracieuse occasion, c’est en effet un véritable honneur de me tenir ici et de m’adresser à ce public merveilleux, intelligent et charmant ».
« Il serait injuste de ne pas remercier toutes les personnes derrière ma réussite. Sans leurs conseils, leur amour et leur soutien naturel et inconditionnel, je n’aurais jamais pu accomplir cette importante réalisation. Comme vous le savez, il est très facile pour n’importe qui d’essayer différentes choses et de commencer un nouveau voyage, mais, seuls quelques-uns d’entre nous s’engagent à travailler de façon acharnée pour atteindre les objectifs de notre périple professionnel et social. Chaque fois que je me sentais fatigué, découragé et que je devais abandonner par moment, ce sont ces merveilleuses personnes qui me motivaient dans les moments difficiles ».
« A vrai dire, avant de devenir qui je suis aujourd’hui, j’ai traversé tellement de moments difficiles. Je sais que tout le monde, ici, a une histoire personnelle ou familiale, mais, permettez-moi de vous partager la mienne en quelques mots seulement. D’abord, j’ai perdu mon père quand j’étais un tout petit bébé, mort assassiné pour des mobiles politiques et je n’ai aucune mémoire de lui aujourd’hui à part ce que ma mère, que la terre lui soit légère, mes grands frères et sœurs, m’ont raconté au tour du feu. Malgré la douleur et le chagrin que cette perte représentait, j’ai pardonné à ses bourreaux mais sans oublier qu’ils ont fauché prématurément une vie d’un être très cher pour moi et ma famille. Puis, j’ai grandi dans une petite ville avec une brave mère seule, qui prenait soin de moi pour tous mes besoins fondamentaux, notamment, l’éducation, les soins de santé et la nourriture et les habits. En tant que jeune infirmière, elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour faire de moi ce que je suis devenu aujourd’hui. Ensuite, comme d’autres Burundais, j’ai traversé des moments durs pendant les guerres cycliques que mon pays, le Burundi, a connues dans le passé, et quelques fois, frôlé la mort à quelques millimètres près. Aujourd’hui, pour avoir traversé tous ces défis de la vie qui s’ajoutent à ceux dont je ne vous parle pas faute de temps, je tiens à remercier Dieu le tout puissant qui m’a gardé en vie et qui m’a donné la force, la résilience et l’intelligence de traverser ces épreuves cauchemardesques de la vie ».
« Le rêve de recevoir ce Prix n’est devenu réalité que grâce à la motivation et au soutien que j’ai reçu des personnes exceptionnelles, à commencer par notre président, Son Excellence Evariste NDAYISHIMIYE, mon mentor, ma famille, mon équipe au travail et par-dessus tout, le peuple burundais. L’autre raison pour laquelle je remercie ces merveilleuses personnes, c’est parce que fondamentalement, ce sont elles qui m’ont construit, qui m’ont donné la force, l’amour, le courage, la résilience et l’énergie pour aller de l’avant sans hésitation dans mes pas. Aujourd’hui, j’ai vraiment envie de leur dédier ce magnifique Prix, en plus de mes collègues et collaborateurs du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération au développement et le peuple burundais en particulier et Africain en général ».
« Cette distinction que j’accepte avec humilité restera toujours cher à mon cœur et gravé en lettre d’or dans mes archives de mon histoire personnelle. Cela me rappellera que le travail acharné, bien et vite fait paie toujours. De plus, chaque fois que je contemplerai ce Prix, ce sera une source de motivation à réussir davantage dans la vie professionnelle et sociale ».
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)