BURUNDI : Après avoir appauvri le pays, Pierre Nkurunziza interdit la mendicité dans les rues des grandes villes

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Pierre Nkurunziza est devenu grave. Les décisions qu’il prend, depuis trois ans qu’il a plongé le pays dans une situation de crise irréversible, permettent de se demander s’il est, encore, en possession de toutes ses facultés d’homme ? Le 19 avril, dans un communiqué cosigné par les ministres de l’Intérieur et de la Formation patriotique, des Affaires sociales et des Droits de la personne humaine, et de la Sécurité publique, les personnes mendiantes sont, désormais, « sommées de quitter les rues », sous peine d’internement. C’est une mesure qui se passe de commentaire au regard de la très grande misère qui prévaut au Burundi à cause justement de la mal-gouvernance de Nkurunziza.

En effet, le communiqué ordonne « aux enfants de la rue, aux adultes et aux personnes vivant avec un handicap en situation de mendicité », dans la ville de Bujumbura et autres villes secondaires du Burundi, de regagner, rapidement, leurs ménages respectifs, aussitôt, après avoir pris connaissance de cette décision ministérielle, faute de quoi, ceux qui manifesteront du refus pour s’exécuter en la matière, se verront, immédiatement, « imposés des mesures contraignantes ».

Le communiqué précise que cet ultimatum est publié sur base de la loi burundaise du 27 décembre dernier réprimant l’infraction de mendicité au Burundi.

« Les récalcitrants qui continueront à tendre la main aux passants, au lieu de s’atteler plutôt aux travaux d’auto-développement, subiront la rigueur de la loi sans aucune pitié », avertit le communiqué (notre photo montrant Pierre Nkurunziza en train d’effectuer les travaux d’intérêt collectif).

Pour leur part, les gouverneurs de provinces, le maire de la ville de Bujumbura, les administrateurs communaux et les chefs de collines sont appelés à bien préparer la réinsertion socio-économique de ces catégories de gens qui vont « être bientôt conduits de force » dans leurs familles d’origine.

Selon les statistiques du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), avant l’éclatement de la guerre civile burundaise d’octobre 1993, 70% des Burundais vivaient en dessous du seuil de pauvreté.

Les Accords d’Arusha qui ont ramené la paix durant les deux mandats de cinq ans de Pierre Nkurunziza, avaient permis de réduire cette proportion. Cependant, la crise sévère dans laquelle se débat le Burundi depuis trois ans, a ramené la situation à la case départ et l’a même accentuée du fait que le Burundi faute de coopération avec les grands pays donateurs, s’est replié sur lui-même.

Pour sa part, une ONG burundaise dénommée « Parole et Action pour le Réveil des Consciences et Changement des Mentalités », estime qu’à ce jour, 80% des Burundais seraient touchés par la pauvreté monétaire. Une proportion réaliste au regard de la situation ambiante.

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Mendicité interdite dans les rues.

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