BURUNDI : L’émergence en 2040

Date

Plus de 70% des Burundais auront bientôt accès à l’électricité de manière permanente. C’est l’une des annonces, qui a été faite lors du Sommet de l’Afrique sur le climat organisé, à Nairobi, du 4 au 8 septembre 2023. Une excellente nouvelle pour les populations et entreprises locales dont les besoins et activités ne dépendront, désormais, plus du charbon ni de l’usage excessif des groupes électrogènes, longtemps décriés pour leur coût et leur impact sur l’environnement.

Avec un taux d’électrification estimé, aujourd’hui, à 12%, le gouvernement du Burundi ambitionne d’étendre son réseau de distribution électrique au-delà de 80% d’ici sept ans, grâce à une initiative portée par Weza Power, une société privée née d’un partenariat avec Gridworks, une entreprise appartenant à l’agence britannique de développement, British International Investment. 

Cet accord, qui prévoit un premier accroissement des capacités de distribution de la société nationale d’électricité au Burundi (REGIDESO) vers 300 000 Burundais, sera financé à hauteur de 60 millions de dollars pendant deux ans, et nécessitera une levée de fonds de 1,4 milliard de dollars pour permettre la finalisation du projet sur l’ensemble du territoire (sur notre photo, Evariste Ndayishimiye travaille beaucoup avec les Chinois pour réduire le déficit énergétique du pays). 

La partie financements étant entièrement gérée par Weza Power, avec l’aide de multiples partenaires publics et privés, tels que Global Energy Alliance for People and Planet (GEAPP) ou l’initiative du gouvernement américain pour l’électrification de l’Afrique (Power Africa), l’Etat burundais n’aura aucune participation à injecter dans le cadre de ce partenariat, ce qui lui permettra de concentrer ses ressources sur d’autres axes de sa politique de développement durable, notamment, l’aménagement des routes et la construction de chemins de fer pour encourager les échanges transfrontaliers.

A l’allure où vont les choses, le Burundi semble bien parti pour atteindre l’émergence en 2040, telle qu’imaginée par le président de la République, Evariste Ndayishimiye. Un tel accomplissement le distinguerait incontestablement parmi ses paires comme étant un véritable modèle à suivre, surtout, quand on sait que son pays était isolé il n’y a pas si longtemps.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier