Si l’on tient compte des avis de managers d’entreprises à succès, le numérique représente l’avenir des économies africaines. C’est le domaine avec le plus de potentialités et de perspectives. Dans la plupart des pays développés, le e-commerce est devenu, en quelques années, le mode d’achat le plus utilisé. Près de 50% de la population de ces pays utilise l’internet pour comparer les prix, acheter en ligne un billet d’avion ou un smartphone, réserver des chambres d’hôtels, etc. Par exemple, l’économie numérique a rapporté, en 2011, près de 70 milliards d’euros avec une contribution de 3,5% au PIB de la France, soit, plus en valeur ajoutée que des secteurs clés comme l’énergie et les transports. 700 000, c’est le nombre d’emplois nets créés par internet au cours des 15 dernières années en France. Au total, internet représente plus d’un million d’emplois directs et indirects et un quart des nouveaux emplois créés en France depuis cinq ans, selon l’Elysée.
L’Afrique prend, aussi, du volume dans le domaine du commerce électronique. Que ce soient au Sénégal, au Kenya, au Nigeria, etc, le numérique commence à prendre une place prépondérante. Dans son dernier rapport, l’Institut de recherche Mc Kinsey Global Institute (MGI) place le Sénégal et le Kenya à la tête du classement des pays africains où la contribution d’internet au PIB est la plus élevée avec, respectivement, 3,3% et 2,9%
Malgré sa forte démographie et le potentiel économique dont il dispose, le Cameroun n’arrive pas, encore, à s’imposer dans le vaste marché du numérique. Plus de 20 millions d’habitants et, seulement, moins de 10% de Camerounais se connectent à internet. C’est dire qu’il est, vraiment, à la traîne. Quand le vieux lion se réveillera-t-il ?
Le e-commerce n’a pas, encore, pu s’imposer dans les habitudes des citoyens, il faut le dire. Selon le ministère des Postes et Télécommunications, seulement, 400 000 Camerounais se sont connectés à internet, en 2012, soit, à peine, 5% de la population. Une note en-dessous de la moyenne qui est de 18% pour l’ensemble du continent.
Malgré la présence des acteurs privés tels que Jovago.com, site de réservation d’hôtels en ligne, Kaymu.cm, portail de vente en ligne, ou encore Carmudi.cm, portail de location et de vente de voitures en ligne, le Cameroun n’arrive toujours pas à décoller. On attribue ce retard à certains obstacles, notamment, le coût élevé à la connexion internet, le débit qui est encore très faible, et surtout, le retard des mentalités. On dénombre, pourtant, plus d’une centaine d’entreprises qui se sont développées, ces dernières années, dans le domaine de l’internet au Cameroun avec plus d’un millier d’emplois créés à ce jour.
Le gouvernement et les différents patronats camerounais, dans une sorte d’addition de compétences, devraient s’en préoccuper. Il y va de l’avenir du pays.
Simon Mbelek
à Douala