CAN EGYPTE 2019 : Exit pour Seedorf et Kluivert (deux gros incompétents comme entraîneurs)

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Alors que le Bénin rit et que l’Afrique du Sud jubile, on pleure au Cameroun où, en l’espace de quelques jours, on avait oublié la crise anglophone, pour ne parler que des « Lionnes indomptables » à la coupe du monde féminin de football, organisée en France, puis, des « Lions indomptables » en Egypte. Si les « Lionnes » ont été à la hauteur malgré un arbitrage étrange pour ne pas dire défavorable, les « Lions (in)domptables », eux, n’ont été à la hauteur ni des enjeux et encore moins de leur réputation.

Commençons par le début en dépolitisant le débat et en mettant la politique hors des terrains de football. Car quand les U17 ont gagné la CAN en Tanzanie, il y a trois mois, et que les « Lionnes » ont époustouflé l’Afrique en France en se qualifiant au deuxième tour après un mémorable Cameroun-Nouvelle-Zélande, malgré un arbitrage défavorable au profit des Anglaises en huitièmes de finale, personne n’a félicité les autorités camerounaises (encore moins son chef Paul Biya) d’être comptables de ces succès. Comme on ne donne pas à César ce qui lui revient, avec la déconfiture des « Lions (in)domptables » en Egypte, il en devrait être de même, juste par parallélisme des formes.

L’équipe des Lions (in)domptables 2019 est le fruit du désastre organisationnel que connaît la Fédération depuis la période Iya Mohammed, l’ancien président par qui la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) avait commencé à toucher le fond. Après les années Joseph Owona et Tombi à Roko, Me Dieudonné Happi s’est invité à la tête de la « Normalisation » du football camerounais avec comme objectif d’élaborer des textes en accord avec la FIFA et la CAF, qui régiraient ce sport roi au Cameroun. Délai : 6 mois renouvelable. Le « Cameroun étant le Cameroun », on est passé de renouvellement en renouvellement pour atteindre 24 mois, voire, plus de « Normalisation ». Voilà l’avocat qui, venu préparer les textes à voter, en très peu de temps, s’est retrouvé gestionnaire du football qu’il n’était pas auparavant, mais un métier qu’il a appris sur le tas, et par la force des choses.

C’est donc sous son magistère que Clarence Seedorf et Patrick Kluivert ont été recrutés comme sélectionneur et sélectionneur-adjoint des Lions (in)domptables. A la surprise générale. Si on souffle, aujourd’hui, que c’est Samuel Eto’o qui s’était appliqué à les convaincre d’accepter cette proposition, il faut, plutôt, faire endosser cette mauvaise décision à Dieudonné Happi. Sur quelle (s) base (s) les avait-il recrutés ? Ces deux gars furent, certes, de bons joueurs (en leur temps) bien qu’ils n’aient gagné aucune compétition européenne ou mondiale pour les Pays Bas contrairement à leurs prédécesseurs, Von Basten, Guulit, Rijkaard, etc. D’autre part, ils n’ont pratiquement aucun état de service comme entraîneur ni sélectionneur d’un club digne de ce nom. Le passage de Seedorf à la tête de l’AC Milan fut météorique. Comment ont-ils fait pour atterrir à la tête des champions d’Afrique alors que beaucoup de voix (énormément de voix) s’élevaient, au Cameroun, pour le recrutement d’un Camerounais ou d’un tandem de Camerounais afin de prendre en main la sélection nationale ? Les talents ne manquent pas dans ce pays qui est un habitué de la Coupe du monde depuis 1982 et cinq fois vainqueur de la CAN.

Les Lionnes n’ont pas eu besoin d’un « sauveur » non-africain pour faire parler d’elles en bien en France et en Afrique. C’est un Camerounais qui a toujours entraîné cette équipe et ce depuis des années. Les U17 qui ont gagné la CAN 2019 en Tanzanie ont un Camerounais bon teint comme sélectionneur. C’est quoi cette malédiction qui a élu domicile dans la tanière des Lions (in)domptables seniors ?

On ne change pas une équipe qui gagne, dit-on. Ce n’est pas le cas chez Seedorf et Kluivert. Deux extra-terrestres qui pensent réinventer le football. Après avoir gagné 2-0 contre la Guinée-Bissau, ils ont chamboulé l’équipe contre le Ghana, enlevant les deux joueurs qui avaient marqué contre la Guinée-Bissau, sans parler d’autres inexplicables changements comme le capitaine Choupo-Moting et d’autres milieux de terrain. Résultat nul (0-0).

Troisième match, troisième équipe (approximative) différente des deux premiers matchs. On n’a pas besoin de faire l’Institut national de jeunesse de Yaoundé pour condamner de tels tâtonnements illisibles et inexplicables pour aucun commentateur spécialiste de football.

Le Cameroun n’arrive plus à battre le Nigeria (hommes comme femmes) depuis de longues années. Alors que les Lions ont gagné trois CAN en les battant en finale. Aujourd’hui, on peut dire que le Cameroun est devenu la femme du Nigeria. C’est un mal pour un bien car cette sortie prématurée des Lions (in)domptables de la compétition devrait pousser les Camerounais à se soulever contre l’incurie (insupportable) qui prévaut depuis des lustres au sein de la Fécafoot. Car s’ils laissent les choses se poursuivre en l’état, ils n’auront que les yeux pour pleurer dans deux ans comme les Egyptiens aujourd’hui.

Conclusion : Exit pour Seedorf et Kluivert. Qu’on leur paie ce qu’on leur doit et qu’ils prennent, rapidement, la tangente en laissant le football camerounais entre les mains des Camerounais comme c’est le cas pour les Lionnes indomptables les Lions U17.

Que Mbombo Njoya qui vient de prendre la Fécafoot en gestion fasse très (très) attention car les Camerounais n’accepteront plus les errements de Iya Mohammed et de Tombi à Roko (sans oublier ceux du très illuminé Happi).

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