CAN EGYPTE 2019 : Le courage et le patriotisme des Ecureuils du Bénin peuvent-ils inspirer les Ivoiriens pour bouter Dramane Ouattara hors du périmètre présidentiel ?

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L’équipe de football du Bénin, les Ecureuils, s’est qualifiée, le 5 juillet, pour les quarts de finale de la CAN Egypte 2019 (notre photo). Et pourtant, avant le match, personne ne vendait cher sa peau. En effet, on la disait inférieure à celle du Maroc qui, en plus d’avoir participé plusieurs fois à la compétition, possède plus d’infrastructures et de moyens que le Bénin. On croyait la cause entendue, on était convaincu qu’il n’y aurait pas match, que le Maroc ne ferait qu’une bouchée de Stéphane Sessègnon et de ses camarades, etc.

 Tous ces arguments auraient-ils poussé l’arbitre angolais à accorder aux Marocains un penalty qu’ils ne méritaient pas et à faire jouer les Ecureuils à 10 contre 11 ? Une chose me semble indiscutable : les Ecureuils se sont montrés plus courageux et plus déterminés que les Lions de l’Atlas. La leçon qu’ils nous donnent, on peut la résumer en disant ceci : quand on est dévoré par l’amour du pays et qu’on a un peu de cran, on est en mesure de déplacer des montagnes. 

A l’heure où nous parlons de récupérer notre pays, l’exploit de l’équipe béninoise devrait nous interpeller et nous amener à adhérer, une fois pour toutes, au fait que des hommes et des femmes, qui ont une once de dignité et d’honneur ne devraient jamais dire : “ On est fatigués.”

Au fait, on a fait quoi même pour être fatigués ? On a mené quelles batailles décisives pour que nous soyons gagnés par la fatigue ? On a livré quels combats pour que nous soyons éreintés ? Les Algériens, eux, se sont battus contre la France de 1954 à 1962 et ce combat a bouté la France hors de l’Algérie. Ils se sont battus, encore, cette année, et leur combat a obligé Abdelaziz Bouteflika à ne pas briguer un cinquième mandat. Le peuple soudanais continue de se battre pour que le pays ne soit plus dirigé par les militaires après la chute du dictateur Omar el-Béchir. Algériens et Soudanais étaient, certainement, fatigués de voir des individus s’éterniser au pouvoir mais ils n’ont jamais dit qu’ils étaient fatigués de lutter. On n’est jamais fatigué de se battre pour son pays. Ne disons donc pas que nous sommes fatigués. C’est le moment de nous lever pour nous battre. Nous devons nous battre, encore et toujours, jusqu’à ce que devienne possible ce qui, au début, semblait impossible.

Le départ du PDCI et des Forces nouvelles du RHDP rend, désormais, la chute de Dramane Ouattara possible. Pour lui porter l’estocade, pour le chasser du pouvoir, les mouvements de la société civile, tout le FPI, le PDCI et les autres partis, qui prétendent lutter pour les Ivoiriens doivent se mettre ensemble et mener des actions communes. A ce sujet, il ne me paraît plus nécessaire de réclamer une quelconque refonte de la CEI, demande à laquelle Ouattara ne répondra, jamais favorablement, mais, de multiplier les meetings et marches qui, progressivement, devraient déboucher sur un soulèvement populaire.

Jean-Claude DJEREKE
est professeur de littérature à l’Université de Temple (Etats-Unis).

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