CENTRAFRIQUE : La Cheffe de la MINUSCA est-elle dans le collimateur de Bangui et des réseaux sociaux ?

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Valentine Rugwabiza, la nouvelle Cheffe de la MINUSCA a fait état devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, ce 22 juin, de son inquiétude face à la persistance des violences commises contre les populations civiles.

Parmi ses déclarations, il en est une qu’il convient de relever. Elle concerne, pour reprendre ses propos, » la persistance de la stigmatisation et de l’incitation à la violence contre les leaders de l’opposition démocratique ou à l’égard de certains partenaires de la République centrafricaine…, de nature à fragiliser le processus de réconciliation nationale… ». Par  » certains partenaires « , même si elle ne les cite pas , il faut entendre la MINUSCA , l’ONU, l’Union européenne , les Occidentaux, la France, systématiquement, calomniés par des agences de presse et des réseaux sociaux pro-russes.

La cheffe de la MINUSCA considère qu’il revient au gouvernement centrafricain d’y mettre fin. Ce dernier n’a jamais cherché à prévenir, ni à réprimer ces campagnes de dénigrement, qui contribuent à créer un climat peu propice à un retour à la paix. Otage de la Russie, il n’en a pas les moyens. En fait, Valentine Rugwabiza envoie un message à la Fédération de Russie.

Par ailleurs, elle demande des explications au gouvernement centrafricain sur la base des deux rapports d’enquête des Nations-Unies concernant les accusations d’exactions et d’atteintes graves aux droits humains portées à l’encontre des forces gouvernementales et de ses supplétifs russes.

Elle souhaite faire de la protection des populations civiles une des priorités de la Mission forte de quelques 14 400 casques et 30.020 policiers qu’elle dirige.

Ses prises de position, deux mois après sa nomination, témoignent de sa part d’un courage certain.

Elle a la réputation d’être une diplomate expérimentée.

Il n’en fallait pas moins dans le contexte complexe et tendu que connaît la République centrafricaine.

Il est fort probable que les réseaux sociaux pro-russes cherchent à la déstabiliser et à discréditer la nouvelle impulsion qu’elle souhaite donner à la MINUSCA.

Patrick David 

Docteur en droit 

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