CENTRAFRIQUE : La détresse des orphelins de guerre (presque totalement à l’abandon)

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Les violences  perpétrées par les milices ont fait de nombreux orphelins. Ces enfants ont souvent été témoins du meurtre de leurs parents.

Beaucoup de ces orphelins trainent dans les rues, en bandes, livrés à eux-mêmes. D’autres sont pris en charge par des tuteurs. Il peut s’agir de membres de leur famille ou de leur clan. Certains tuteurs peuvent n’avoir aucun lien de parenté avec ces enfants.

Quels qu’ils soient, la plupart de ces tuteurs ont peu de moyens financiers et n’ont parfois aucun scrupule à tirer profit de ces enfants.

C’est ainsi que nombre de ces orphelins sont placés par leur tuteurs dans les marchés ou dans les rues pour vendre des cigarettes, boissons ou autres produits de faible valeur. En Centrafrique, selon l’UNICEF, 57% des enfants sont contraints de travailler. 

Les orphelins sont désorientés, vulnérables. La plupart d’entre eux boivent l’alcool, se droguent.

Leur scolarité est chaotique. On estime qu’un tiers des enfants centrafricains, au premier rang desquels les orphelins, sont déscolarisés. 

L’UNICEF, les organisations humanitaires, les responsables des rares orphelinats tentent de faire face à la situation. Dans la capitale, Bangui, ces orphelins ont quelques chances d’être assistés par ces acteurs sociaux et ainsi de pouvoir échapper à leurs « exploiteurs  » ou de sortir de la rue. En province, en brousse, dans les territoires occupés par les milices, leur situation est beaucoup plus aléatoire. Certains orphelins deviennent des enfants soldats ou travaillent sur des chantiers miniers.

Il est urgent qu’un point sur la situation de ces orphelins victimes de la guerre soit fait. 

Même si on parle de milliers d’orphelins, on ne dispose, en réalité, d’aucune estimation sérieuse sur leur nombre exact.

Il faudrait également procéder à un recensement des besoins : protection de l’enfance, soins médicaux, soutien alimentaire, accompagnement psychologique, matériel scolaire …

Enfin, une coordination de toutes les actions et initiatives publiques et privées, nationales et internationales est souhaitable. 

La promulgation du Code de l’enfant par le président centrafricain en juin dernier a suscité beaucoup d’espoir.

La prise en charge des orphelins doit être une des priorités du gouvernement centrafricain et des candidats aux prochaines élections présidentielles de décembre. La jeunesse est l’espoir de demain, l’avenir d’un pays.

Patrick David 

Docteur en droit  

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