CENTRAFRIQUE : La France s’efface au profit de la Russie

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Le départ des derniers militaires français de la Mission logistique, au nombre de 130 dont le rôle s’est amenuisé au fil de la détérioration des relations entre Paris et Bangui et de l’influence grandissante de Moscou, met fin à 62 ans de présence militaire française.

Avec la fin de l’Opération militaire, Sangaris, le 31 octobre 2016, la France avait déjà effectué un premier retrait (sur notre photo, François Hollande débarque à Bangui en 2016 pour réduire drastiquement le nombre de soldats de Sangaris en Centrafrique au grand mécontentement de son homologue, Faustin-Archange Touadéra).

La Russie en a profité pour s’introduire en Centrafrique par le biais des mercenaires de la société de sécurité Wagner. Ils sont actuellement un millier. La Russie est chez elle en Centrafrique.

L’annonce du départ prochain des derniers militaires français laisse à la Russie le champ libre, même si les forces onusiennes de la MINUSCA ( Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique ) sont encore présentes sur le terrain.

S’il advenait que la mission onusienne quitte le territoire centrafricain, la Centrafrique deviendrait un satellite de Moscou, ce qu’elle est déjà en partie.

Il n’est pas du tout certain que la population centrafricaine apprécie à terme ce choix. Les mercenaires de Wagner ont commis de nombreuses exactions et des atteintes graves aux droits humains meme si une partie de la population centrafricaine instrumentalisée par la propagande russe en ligne, affiche une hostilité à la France l’accusant de tous les maux.

Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, s’est, résolument, tourné vers la Russie espérant ainsi rester au pouvoir, faisant de son pays le symbole du retour de la Russie sur le continent africain.

Patrick David

Docteur en droit

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