CENTRAFRIQUE : Nomination (surprenante mais plaisante) d’une Rwandaise à la tête de la MINUSCA

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La nomination de Valentine Rugwabiza, ancienne directrice générale-adjointe de l’Organisation mondiale du commerce et représentante de son pays aux Nations-Unies à la tête de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) est un geste qui conforte la position du Rwanda en Afrique centrale et en Centrafrique, en particulier.

Le Rwanda est membre de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC ). En 2021, 300 casques bleus rwandais ont rejoint la MINUSCA afin de la renforcer dans les actions militaires menées contre les milices.

Une partie de la population centrafricaine dénonce le manque d’efficience de la mission onusienne.

Il est arrivé, à plusieurs reprises, que les casques bleus aient fait preuve lors d’opérations militaires menées contre les groupes armés d’un manque de réactivité et n’aient pu empêcher des massacres.

Madame Rugwabiza va devoir faire preuve de beaucoup de diplomatie et ténacité pour remettre la MINUSCA au coeur du dispositif de maintien de la paix.

Le Rwanda ambitionne de jouer un rôle d’arbitre sur le continent. Outre sa participation aux opérations de maintien de la paix des Nations-Unies, il a passé des accords bilatéraux en matière de sécurité avec le Mozambique, la République centrafricaine.

En Centrafrique, le Rwanda est devenu une puissance militaire incontournable en Afrique et se pose en concurrente de la Russie sur le terrain de la sécurité.

Ce pourrait être une porte de sortie pour le président centrafricain en vue d »un rééquilibrage d’une politique étrangère en matière de défense trop dépendante de la Russie. La nomination par le Secrétaire général des Nations-Unies de Madame Valentine Rugwabiza à la tête de la MINUSCA constitue, à l’évidence, un pas en ce sens.

Mais, il n’est pas du tout certain que Moscou se laisse faire et soit prête à céder sa place.

Les mercenaires de Wagner sont toujours présents et actifs sur le territoire. Leur départ n’est pas à l’ordre du jour.

Patrick David 

Docteur en droit 

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