Victime d’un coup d’état militaire le 5 septembre, Alpha Condé a fini par recouvrer sa liberté (d’homme) après que la junte au pouvoir a été rassuré qu’il ne représente plus aucune menace pour la stabilité de la Guinée. Son principal soutien de la sous-région, le président, Alassane Ouattara, de Côte d’Ivoire, resterait sous étroite surveillance des militaires guinéens depuis leur Guinée natale.

Dans un communiqué du Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD), au pouvoir, à Conakry, on apprend la libération de celui qui se faisait appeler pompeusement « professeur », à savoir, l’ancien chargé de cours de Paris 1, Alpha Condé, qui, après une cinquantaine d’années d’opposition sur les Bords de la Seine, dirigea la Guinée ces onze dernières années avant d’être renversé en septembre par le colonel, Mamadi Doumbouya, et ses camarades.

Il restera au domicile privé de son épouse en attendant l’achèvement des travaux de construction de sa résidence privée à Conakry (sur notre photo, Alpha Condé de retour des Emirats arabes unis le 8 avril attend sagement dans un salon de l’aéroport de Conakry). La dignité et l’intégrité de l’ancien président seront préservées et il pourra recevoir, à sa demande, sa famille biologique et politique, ainsi que, ses amis proches.

Toutefois, le même communiqué du 21 avril qui le met en liberté, précise : « Le président de transition (le colonel Mamady Doumbouya) rassure le peuple de Guinée et la communauté internationale, que la dignité et l’intégrité du professeur, Alpha Condé, seront toujours préservées conformément à son rang, à son statut, et aux vertus de la tradition africaine ». Autrement dit, Alpha Condé, en retour, ne doit pas s’aventurer à recourir à ses amis dans la sous-région ou en France pour déstabiliser les institutions guinéennes de transition afin de revenir au pouvoir. Si cela était seulement tenté, les militaires deviendraient très (très) méchants à l’endroit d’Alpha Condé et ses proches.