COMORES : Début du grand nettoyage

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Pour commencer à mettre en œuvre le programme qui lui a permis de séduire la majorité des Comoriens (le président ne disposant que d’un mandat de 5 ans), le colonel, Azali Assoumani, a dû attaquer le taureau par les cornes. Mais, une fois le service pris, les membres du gouvernement ont réalisé à quel point régnait la gabegie dans les différents services de l’Etat. Les audits sont nécessaires pour situer, exactement, l’état dans lequel le pays se trouve, au moment où la nouveau pouvoir prend les commandes.

Un seul exemple : des recrutements massifs et fantaisistes, qu’on est pour l’heure incapable de chiffrer avec exactitude, ont été faits dans tous les ministères et les services de l’Etat par le pouvoir sortant. Ils ont été faits sans tenir compte de la capacité de l’Etat à pouvoir honorer les salaires des concernés, chaque fin de mois. Conséquence : le ministre des Finances et du Budget, Said Ali Said Chayhane, a, immédiatement, publié un arrêté portant « annulation des contrats de recrutement signés à partir du 1er janvier 2016 » les considérant comme « nuls et de nuls effets » et « à tous les niveaux ». Le directeur général du Budget, la directrice générale du Contrôle financier et le TPG (Trésorier payeur général) sont chargés de l’application stricte de cet arrêté. Inutile de préciser que la sortie de cet arrêté, a fait l’effet d’une bombe : certaines personnes se seraient évanouies avant d’être réanimées.

Un autre exemple : Sur l’île d’Anjouan, où un troisième tour de vote fut organisé, dans le but de permettre au candidat du pouvoir (sortant) de rattraper son retard, le nouveau gouvernement du colonel, Azali Assoumani, après avoir pris le service, a constaté que l’ancienne équipe, avant de quitter les lieux, s’était livrée au bradage pur et simple des équipements à sa disposition dont des véhicules administratifs. Une situation très préjudiciable qui retarde le bon démarrage des services à Anjouan dans la mesure où il a fallu, d’abord, se donner des moyens et du temps de récupérer les biens de l’Etat, qui se retrouvaient chez des particuliers dissimulés sur les quatre coins de l’île.

Beaucoup d’autres exemples plus pittoresques et plus épiques existent. C’est pour dire que le colonel, Azali Assoumani (sur notre photo avec André Vallini, le secrétaire d’Etat français au Développement et à la Francophonie, le 25 mai 2016, à Moroni), est bien au travail. Il gouverne bel et bien les Comores. Mais il a dû commencer là où ce n’était pas prévu.

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