COP 21 : Qui finance l’organisation de la Conférence ?

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Selon des informations recueillies par l’IVERIS (Institut de veille et d’étude des relations internationales et stratégiques), le président congolais s’est engagé à financer une partie de l’organisation de la « grande Conférence » sur le climat. Par ce geste philanthropique, Sassou-Nguesso, au pouvoir depuis 1997, cherchait, surtout, à obtenir la bienveillante neutralité de la France pour changer la constitution afin de pouvoir se représenter aux élections présidentielles de 2016. Le président congolais sera-t-il le seul à mettre la main au portefeuille pour aider la France « à réussir Paris » ?

Anne Hidalgo, en tant que maire de la capitale, est très INVESTIE dans l’organisation de la « grande Conférence ». Elle était en tournée en Afrique Centrale, le 3 septembre à Kinshasa, le 4 à Brazzaville, le 5 à Libreville pour, entre autres festivités, « travailler à la coordination des villes contre le changement climatique en vue de la COP 21 »…

Ministre du Développement durable, Ségolène Royal, est, elle aussi, très investie pour le succès de cet événement planétaire ; elle s’était rendue, à Libreville, du 28 au 30 août, et a eu un entretien avec le président, Ali Bongo.

Est-ce que les présidents, Bongo et Kabila, se sont, eux aussi, engagés à participer, à leur manière, à la réussite de Paris ? Toujours est-il que le financement de la COP 21 pose problème. Le 31 août dernier, l’organisateur des COP, la Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (CCNUCC) déclarait ne pas avoir assez d’argent pour financer la COP 21.  La France répliquait que le déficit de 1,2 million d’euros évoqué par les Nations-Unies concernait « le budget et le trustFUND de la CCNUCC et non le budget pour l’organisation de la COP 21 financé par la France ».

En effet, la CCNUCC finance la venue des délégations et les sessions de négociations et le pays hôte s’acquitte de tous les frais de logistique. Faut-il donc comprendre que le gouvernement n’a pas de problème pour payer la part à sa charge pour l’organisation de l’événement ? Le budget prévu est de 170 millions d’euros, selon Pierre-Henri Guignard, secrétaire général de la COP 21. A combien se monte le budget de l’opération pour le CCNUCC ? Pour l’instant, ni la COP 21, ni le Quai d’Orsay, ni les Nations-Unies n’ont répondu à nos questions.

Il manque, donc, 1,2 million d’euros, pour Paris, mais, à Paris, il faudra trouver 100 milliards de dollars, comme François Hollande l’a rappelé lors de la conférence des ambassadeurs : « Si nous voulons réussir Paris, il faudra des engagements politiques, mais, il faudra, aussi, des financements – cent milliards de dollars pour 2020, c’était, déjà, une promesse, qui n’a pas été tenue. C’est maintenant une obligation : sans les 100 milliards de dollars, il n’y aura pas d’accord à Paris ».

Ces milliards devront abonder le Fonds Vert Climat. Jusqu’à présent, ce Fonds, créé, en 2009, et logé, en Corée du Sud, n’a pu récolter que 10 milliards de dollars, sur les 100 prévus, il reste, donc, à en trouver 90 !

Mais à quoi sert ce Fonds Vert Climat ? Il a pour objectif de transférer des fonds des pays industrialisés, donc, pollueurs, vers les pays en voie de développement ou émergents pour les aider à combattre les effets du changement climatique ou à INVESTIR dans les énergies dites propres. Au vu de l’agitation franco-africaine récente, les transferts de fonds semblent inversés.

Leslie Varenne est directrice de l’IVERIS (Institut de veille et d’étude des relations internationaleset stratégiques)

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