COTE D’IVOIRE : Alpha Blondy demande à Alassane Ouattara de réconcilier le pays avant de quitter le pouvoir

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Le président, Alassane Ouattara, ambitionnerait de quitter le pouvoir, en 2020, sans avoir pu réconcilier les Ivoiriens. Malgré quelques succès économiques au prix d’un endettement qui est, littéralement, reparti à la hausse, il affiche un bilan de son action, globalement, négatif pour avoir divisé la Côte d’Ivoire, et donc, rendu les Ivoiriens ennemis entre eux. Voilà pourquoi les voix les plus autorisées commencent à s’élever pour le persuader de changer de fusil d’épaule.

« La réconciliation en Côte d’Ivoire ne peut se faire qu’à travers une amnistie générale qui serait un acte politique courageux », a, ainsi, déclaré Alpha Blondy (sur notre photo, avec son épouse, reçu le 6 juin 2011 au palais présidentiel par Alassane Ouattara), le reggaeman aux millions d’albums vendus dans un entretien à l’AFP.

« Actuellement il y a comme un traumatisme qui sévit parmi tous les Ivoiriens, même chez les politiques. Ce traumatisme c’est la peur de la guerre qu’ils ont déjà vécue. Aujourd’hui, c’est cette peur qui fait qu’on a du mal à poser un acte politique courageux », a affirmé le chanteur.

« Libérez Simone Gbagbo! », l’ex-première dame ivoirienne qui purge une peine de 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat, « et tous les autres prisonniers politiques », a demandé l’artiste, sans détour, dans des propos directs qui vont mettre le pouvoir dans l’embarras. Car à l’heure où Ouattara poursuit un tour d’Europe pour présenter un bilan positif de son action, il ne fait, nullement, cas de son échec de la réconciliation qui risque pourtant d’hypothéquer ses réalisations économiques actuelles. Il bâtit sur du sable au lieu de construire sur de la pierre. Dès le moindre coup de vent, son édifice va s’effondrer…

Pour Alpha Blondy, les politiciens (ivoiriens) devraient « encourager M. Ouattara qui lui aussi est parmi les traumatisés afin que la Côte d’Ivoire retire sa plainte contre MM. Gbagbo et Blé Goudé. Car à la CPI (la Cour pénale internationale) c’est le procès de la Côte d’Ivoire, de la famille politique ivoirienne qui va mal et non celui de Gbagbo et Goudé », a-t-il souligné.

« Les politiciens ivoiriens doivent se dire qu’on a deux des nôtres qui sont en déportation à la Haye. C’est honteux! Cela prouve la médiocrité des politiciens ivoiriens », a poursuivi le chanteur, estimant qu' »ils ne doivent pas être fiers d’eux-mêmes ».

L’artiste s’est dit inquiet quant à l’avenir du pays si de telles mesures n’étaient pas prises. « Ça suffit largement! C’est un impératif parce que si M. Ouattara (le président ivoirien Alassane Ouattara) achève son mandat et laisse la situation en état, ce qui vient alors fait peur ».

Avec AFP

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