Il a fallu que votre site quotidien préféré www.afriqueeducation.com, ainsi que, le magazine papier (Afrique Education) mettent les pieds dans le plat, comme ils savent, souvent, le faire, depuis qu’ils s’intéressent au désordre provoqué par les mutineries, ainsi que leurs causes et conséquences, pour que certains grands ivoiriens se décident, enfin, à sortir de leur silence coupable. Souvenez-vous qu’avant cette médiatisation de la gestion Ouattara, tout le monde chantait : « Ouattara il est beau Ouattara il est gentil » « ADO est le meilleur » « La Côte d’Ivoire c’est le modèle », etc. Pourtant, rien de tout cela n’est vrai, même si, reconnaissons-le, la Côte d’Ivoire sous Ouattara, au prix d’un effacement de la dette laissée par les Refondateurs et d’un ré-endettement soudain (qui reprend d’ailleurs l’ascenseur), a produit des réalisations incontestables au niveau de ses infrastructures. Mais que dire des surfacturations !!! C’est tout simplement du holala !
Ces derniers jours, le pays vient encore d’emprunter …2 milliards de dollars sur les marchés, une somme que paieront les nouvelles générations. Alors qu’Alassane Ouattara prépare sa sortie politique, en 2020, sans avoir réalisé l’émergence, ce pourquoi il avait demandé et obtenu un deuxième mandat qui ne lui était pas acquis au départ, Henri Konan Bédié, sans doute, choqué de la façon dont l’UDPCI et le MFA, deux autres membres du RHDP, ont été remerciés, après avoir rendu de bons et de loyaux services au président de la République, devrait être sur ses gardes, comme ne cessent de le lui dire les militants du PDCI, depuis sa fameuse alliance avec le RDR. Qu’on n’oublie pas que la rébellion de Ouattara avec comme pays d’appui, le Burkina Faso de Blaise Compaoré, avait pour but de chasser par un coup d’état militaire du pouvoir, Henri Konan Bédié et son PDCI. Comment se fait-il que quelques années, seulement, après, toute cette animosité se soit effacée des mémoires au nom de la « paix » pour chasser Laurent Gbagbo dont la prestation en tant que président de la République, n’est, certainement, pas à inscrire dans les annales politiques ivoiriennes ? Forcément, entre Bédié et Ouattara, quelqu’un veut doubler l’autre. Et c’est le même.
En effet, Ouattara a, déjà, eu gain de cause à deux reprises : premièrement, quand, Bédié a dû s’effacer, en 2010, pour laisser le deuxième tour de la présidentielle se disputer entre Gbagbo et Ouattara. En réalité, Gbagbo en était exclu car sorti troisième selon les décomptes des organisateurs du scrutin. Mais comme personne ne pouvait prendre le risque de l’écarter, alors qu’il était, encore, relativement, puissant car occupant le poste de président de la République, il a fallu sacrifier le maillon faible de la chaîne : Henri Konan Bédié a donc raison de dire que c’est lui qui était au deuxième tour et que son résultat a été inversé au profit de Gbagbo (notre photo). Or si Bédié s’était retrouvé au deuxième tour face à Ouattara, les FPI allaient le soutenir en masse. Conséquence, Ouattara, le chouchou de Sarkozy, aurait été, platement, battu. Bédié a donc été sacrifié, mais, est resté le « grand-frère », le très « cher aîné » de Ouattara qui a même baptisé un pont à Abidjan à son nom.
Deuxième fait qui montre la roublardise de Ouattara : les accords entre les deux grands hommes stipulaient que le PDCI allait soutenir le candidat RDR à condition que le candidat du PDCI en 2015 soit, aussi, soutenu par le RDR. Mais très rusé, Ouattara, dès 2013, a commencé à lancer l’idée d’un deuxième mandat nécessaire pour finir ses chantiers. Comme si un homme politique (même Abdoulaye Wade au Sénégal) pouvait finir ses chantiers un jour. Cette idée de Ouattara que devait refuser Bédié, avait pour but de « tuer » le PDCI et de cimenter le RDR dans le paysage politique ivoirien. Sachant que pour 2020, le PDCI s’étant beaucoup affaibli, le candidat du RDR ne ferait, vraiment, pas l’objet de contestation au niveau de l’opinion. Malheureusement, la « vieille dame », le plus grand parti de Côte d’Ivoire de tous les temps, compte d’irascibles militants, très accrocheurs, qui ont rappelé sans cesse leur président à la résistance. La crise économique, et surtout, la mauvaise gouvernance d’Alassane Ouattara aidant, ils n’ont pas tellement eu d’effort à faire : ils ramassent, aujourd’hui, leur « proie » sur un plateau en argent.
Le président, Alassane Ouattara, décidément, est en train de très mal finir son deuxième et dernier mandat. Après l’éviction de l’UDPCI et du MFA du RHDP, voilà qu’il se met, tout seul, le caillou Bédié dans sa chaussure. Mais cette fois, il s’agit d’un très gros caillou. Mieux, une petite pierre. A l’allure où vont les choses, dans quel état finira-t-il son mandat en 2020 ?